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                             M. GUY-MARIE DEPLACE.           219

siu : « Rien n'est plus conforme aux Canons que le violement
des Canons qui se fait pour un plus grand bien que l'obser-
vance même des Canons (1) ? »
   Le livre de la Persécution de l'église sous Buonaparte peut
se compléter par un opuscule d'une moindre étendue. L'A-
pologie des Catholiques qui ont refusé de prier pour Buo-
naparte, comme Empereur des Français; Lyon, imp. Barret,
in-8° de 48 pages. Quand Napoléon reparut soudainement en
France, et que Louis XVIII descendit d'un trône sur lequel il
n'avait pu s'affermir assez pour résister au prestige que por-
tait avec lui le nom de l'Empereur, fallait-il que la prière
publique intervînt dans cette grande lutte de souverain à sou-
verain, et se hâtât de reconnaître celui qui venait ressaisir
un pouvoir abdiqué ? L'Eglise n'eût-elle pas semblé légilimer *
une hardie levée de bouclier ; et les prières que certains hom-
mes prétendaient imposer aux Catholiques, n'étaient-elles pas
plutôt une démonstration inquisitoriale et vexaloire, qu'un
acte de foi et de piété? M. Déplace prit donc la défense des
Catholiques qui refusaient de prier pour Bonaparte comme
empereur des Français, et fit porter son argumentation
sur l'absurdité, sur l'injustice qu'il y aurait eu à se déclarer
pour un prince, qui, malgré l'éclat de sa gloire, ne pouvait
être si vîte considéré comme prince légitime. S'il fallait prier
pour Bonaparte comme empereur des Français, alors il n'é-
tait pas permis de prier pour Louis XVIII, comme roi de
France.
   M. Déplace expose la doctrine de l'Eglise sur ses devoirs
dans des circonstances analogues, et repousse la fausse in-
terprétation qu'on avait faite de quelques paroles de Tertullien,
qui devient au contraire une de ses plus fortes autorités.
   Bientôt après son Apologie des Catholiques, M. Déplace se

  ( t ) Discipline de l'iïglise,   livre I I , chap. 6 8 .