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                       ÉGLISE Dli SAINT-JUAN.                        5!)

 Renaud de Forez l'avait anobli : llenawdus de Foresio ecdesiam
 Lugdunensem nobilitavit ; soit parce que l'archevêque avait ainsi
 rendu les chanoines co seigneurs avec lui, soit parce que, les ayant
élevés à ce nouveau degré d'honneur, il voulut leur donner un lustre
qui les mit en état de marcher de pair avec lui, en établissant parmi
eux, d'une manière plus fixe qu'auparavant, la nécessité des preuves
de noblesse. L'opinion de Deville nous paraît d'autant plus probable,
que les familles nobles de Lyon et des provinces voisines présen-
taient depuis longtemps leurs enfants au Chapitre de Lyon. On y
voit figurer, au XI e siècle, les comtes de Genève, les sires de Villars
et de Beaujeu, etc. Au XII e , ceux de Chai, de Ferlay, de Roannais,
de Jarest, de Talaru, de Marzé, de Coucy, de St-Trivier, de Cha-
ponnay, de St-Amour, d'Urgel, de Viégo, de Forez, de Miribel, de
Mont-d'Or, de Brienne, etc., tant de familles illustres et puissantes,
pour lesquelles le litre de comte de Lyon était moins un avancement
qu'une sorte d'enregistrement nobiliaire honorable aux yeux de la
postérité. En effet, il faut remarquer que depuis de longues années
déjà on ne recevait plus de chanoines qui ne fussent nobles. « La
règle d'Aix-la-Chapelle, dit M. Jacques, dans son projet de former
comme un noyau de société modèle, avait ordonné que dans les éta-
blissements de chanoines on recevrait les nobles, sans exclure les
personnes appelées viles. Mais le triage se fit de lui-même, en cer-
tains lieux, à mesure que le nombre des hommes libres devint plus
petit et que l'importance de ces familles qui avaient morcelé le sol se
trouva mieux assise. »
   La fortune temporelle attachée aux canonicats provenait en grande
partie, indépendamment de l'échange de 1173, sanctionné en 1220,
de legs faits par les chanoines ou d'autres personnes pieuses. Elle
était bien considérable à cette époque, puisqu'au XI e siècle, elle se
composait déjà de plus do cent terres. Aussi, pendant six ou sept
cents ans, le Chapitre métropolitain de Lyon fut-il un centre com-
mun auquel tout ce qu'il y avait de choisi entre l'Ain, la Loire et le
Mont-Pilat venait se rattacher, les autres provinces de la France,
l'Europe même entière concouraient pour cette admission glorieuse,
d'où vient le titre de maison de pourpre que l'on donnait à notre
église. Il y avait telle année, où quatre à cinq chanoines étaient