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44                             ÉUF.ISR DE SAINT-JUAN.

    " On ne peut contester qu'elle ne soit un ouvrage du Ve siècle ;
au moins sa structure l'atteste. Le sanctuaire est fermé par cette
espèce de tribune qu'on appelait ambon ou pupitre, du haut de la-
quelle le diacre lisait l'Epitre et l'Evangile que l'évêque expliquait
ensuite au peuple. Dans la distribution de ce temple, on remar-
que encore le lieu propre de chacune des quatre stations de la
pénitence publique usitée dans les premiers temps. 1° Hors de la
porte principale, le vestibule dans lequel les pénitents restaient
d'abord assez longtemps à genoux et se recommandaient aux priè-
res des fidèles qui passaient ; 2 > le lieu de la seconde station qui,
                                 <
quoique en dedans de la porte était, pour ainsi dire, séparé de
l'église, et dans lequel les pénitents assistaient aux instructions
sans participer aux saints mystères; 3° la partie qui forme la nef
servait à la station des prosternés, dans laquelle ils restaient in-
clinés profondément aux prières, et même à la messe jusqu'après
l'Evangile. On sait qu'après qu'ils avaient passé dans cette troi-
sième station, on leur donnait l'absolution: il leur était ensuite
permis d'entendre la messe en entier, mais ils ne pouvaient y
communier qu'après un quatrième degré de pénitence qu'on appe-
lait la station des consistants (1). »
   Depuis Leidrade, Saint-Etienne avait subi de nombreuses res-
taurations qui en altéraient le véritable caractère. Ainsi, la cha-
pelle de la Croix avait été bâtie en 1519, par le précenteur Jean
d'Amoncourt, dont on y voyait les armoiries ; il y avait d'abord à
la même place « une image antique de pierre demi-forgettée,
assez bien faite, que l'on appelait communément ferrabo ; et
aucuns citoyens, certains jours de l'année, assavoir la veille de
Saint-Etienne, y venaient de nuit en chemise rétrograde, adorer
ladite image, et lui offrir des chandelles. Quoy fait, ils avaient
certaine espérance de prospérer en biens toute celle année (2). »
Le pieux chanoine fit alors enlever et détruire l'objet d'une supers-
tition si condamnable; quant au nom de ferrabo. il venait, selon


     ( i ) L'abbé Guillon, Description de Lyon, p . 8 5 .
     (2) Paradin, Hisl. de l,tjon, p . 6 3 .