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ÉGLISE DE SAINT-JEAN. 45 Paradin, de farrago, qui veut dire mélange de grains ou amal- game, et avait été donné à cette figure à cause des fruits et ani- maux domestiques dont elle était entourée. La tribune de l'église avait élé réparée par Philippe de Thurey, qui fut archevêque de Lyon, depuis 1389 jusqu'en 1415. Les vitraux étaient incomparablement plus beaux que ceux de Saint-Jean ; on y voyait le martyre de saint Etienne, et ils étaient dus à l'archevê- que Amédée de Talaru, 1415-1443. Ceux du chœur et des cha- pelles de Saint-Eustache et do Saint-Clément portaient les armoiries des Sacconay. Le sanctuaire lui-même avait été retouché pen- dant l'ère ogivique ; mais la nef avec ses deux bas-côtés, le pro- naos ou vestibule, et la chapelle de Saint Clément, avaient con- servé tous les caractères do l'ancienneté la plus reculée. Le sol des rues voisines de Saint-Etienne s'étant successivement exhaussé, l'église devint humide et malsaine ; le Chapitre y fit en consé- quence quelques réparations, au milieu du siècle dernier, et confia le soin de la blanchir aux mêmes ouvriers italiens qui venaient de profaner les voûtes de Saint-Jean. Ce sacrilège ne coûta, il est vrai, que 250 francs. L'antiquité mystérieuse de Saint-Elienne, et son importance passée lui attiraient le respect le plus religieux, tant de la part du peuple, que do celle du clergé de Lyon. Le Chapitre no permit jamais qu'on y enterrât personne dans les nefs, ni dans les cha- pelles. L'office y était célébré par le clergé de Saint-Jean, en même temps que dans la cathédrale et dans l'église paroissiale de Sainte-Croix. Un des quatre custodes de Saint-Jean était sacristain de Saint-Etienne ; c'est à lui qu'appartenait par le titre de son bénéfice, la garde de cette église et de ses reliques. Au commence- ment du XVlIe siècle, l'archevêque y venait quelquefois conférer les ordres ecclésiastiques; et, par une singularité remarquable, lorsque Saint-Jean qui avait été d'abord le baptistère de Saint- Etienne fut devenu cathédrale, Saint-Etienne devint à son tour le baptistère de saint-Jean. La dimension et la forme des fonts baptis- maux qu'on y voyait, prouvaient assez qu'ils n'avaient pas élé faits pour être, comme dans les derniers temps, un simple bénitier. Ils étaient en tout semblables à ceux qui étaient représentés dans le