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ÉGt.ISE DE SAINT-JEAN. 39
portait le nom de Truffe-Baffe. Ducange fait venir ce mot de
Trifarii et Bifarii, appellations sous lesquelles on désignait les
clercs chargés de deux ou trois offices. Paradin, dans ses réflexions
sur la Lettre de Leidrade à Charlemagne, a consacré quelques lignes
à l'ancien cloître de Saint-Jeau. « J'ay cette opinion, dit-il, que c'est
ce.haut cloître de Saint-Jean qui a été rué par terre du temps des
troubles, car il était bien antique et de merveilleuse structure (1). »
Selon Deville, il en restait encore en 1750 trois galeries au rez-de-
chaussée, elles servaient de passage pour venir à l'église; puis le
réfectoire et les logements contigus. Deux de ces galeries devinrent
des chapelles, celle de l'Enfant Jésus, et celle de Sainte-Anne ; elles
avaient été fermées par des murs, du côté qui donnait jadis sur la
cour. Dans le cloître, au-dessus de ces galeries, logeaient les en-
fants de chœur avec leurs supérieurs ; ce fut le noyau du petit Sé-
minaire érigé définitivement parle Chapitre en 17C2. Nous regret-
tons de ne pouvoir dire si le corps du cloître dont parlent Paradin
et Deville était un fragment de celui du X e siècle, avec lequel la
Dapiférie ou vieille Manécanterie actuelle ne faisait qu'un tout, ou
bien s'il ne remontait qu'au XII e siècle.
Ou ignore assez généralement que le clergé de la cathédrale
occupa autrefois deux cloîtres successifs, différents par leur di-
mension et leur emplacement ; le petit d'abord, au temps de la vie
commune, puis le grand, élevé lorsque celui que nous venons de dé-
crire parut insuffisant pour le nombre des membres du Chapitre et
leur importance personnelle. Le grand cloître, ou cloître extérieur,
renfermait dans son enceinte une partie notable du quartier de
Saint-Jeau, la cathédrale elle-même, les églises de Saint-Etienne et
de Sainte-Croix ses satellites, l'hôtel de Chevrières, le petit cloître,
et une foule d'autres constructions occupées soit par les officiers
subalternes de l'église, soit par les chanoines. Après avoir été
démoli par Guy de Forez, il fut rebâti et achevé sous l'archevêque
Guichard, qui siégea de 1105 à 1180. Il avait six portes, dont la
plus considérable était au bout do l'ancienne rue Sainte-Croix,
{i) Paradai, p . ro-2.