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                       KUMSE DU SAliST JEAN.                         13

soutenaient des donations nombreuses do particuliers, d'archevêques,
et de chanoines comtes, mais que venaient souvent interrompre soit
les insurrections de la Commune contre le Chapitre, soit enfin le
passage de bandes dévastatrices. Il paraît cependant que la pres-
que totalité de la grande nef était terminée sous le règne de Saint-
Louis, puisque dans les actes du concile de 1274 tenu dans son en-
ceinte, il est dit que plus de quinze cents personnes étaient plapées
hors du choeur. Cette opinion est encore confirmée par les empa-
lements primitifs qui ornent les bases des colonnes de la nef. Les
deux arcades qui avoisinent le grand portail sont plus modernes
d'un siècle environ, avec toute la partie de la nef qui y correspond ;
des actes authentiques en font foi ; pourtant, nous croyons que les
donations faites au XIVe siècle, notamment en 1391, pour achever
la voûte devant l'église, furent appliquées seulement à cet usage.
La base du portail que ces fondations pieuses mal entendues font
rejeter avec trop de légèreté vers la fin du XIVe siècle, nous semble
au contraire appartenir à son commencement. Nous supposons que
la portion inférieure de la façade fut ébauchée en même temps
que les colonnes occidentales de l'église ; les chapiteaux de celles-ci,
les deux dernières travées et le haut du portail restèrent seuls à
construire, lorsque les Talaru et les ïhurey testèrent en faveur de
la fabrique ; encore l'œuvre ne reçut-il pas aussitôt son entier
achèvement, puisque la façade ne fut terminée qu'en 1476 sous le
pontificat de Sixte IV.
   Telle qu'elle est, cette façade frappe au premier coup d'œil les
spectateurs exercés, par la différence de style qui caractérise ses
deux étages. Tous deux sont, il est vrai, d'une rare simplicité de
profil, et malgré la médiocrité de leurs dimensions, rappellent par
leur disposition grandiose les belles conceptions architecturales
réalisées au moyen-âge dans l'Italie. Ce n'est plus là le gothique
du nord où la fantaisie est souvent bizarre, el la richesse presque
toujours diffuse. Le groupe inférieur, surtout, étonne par la sé-
vérité de ses lignes. Le bon goût de ses sculptures est connu ; un
grand nombre d'cntr'elles a été moulé, soit à cause de leur perfection
artisliq^Bsoit à cause des scènes curieuses qu'elles représentent.




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