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Non, des débris du socle où l'idole trônait,
Le serpent est sorti. Le serpent le connaît.
Mystérieux vengeur, il ne perd pas la trace;
Il vivait, loin du jour, au fond d'une crevasse;
Ton bras l'en a chassé lout à l'heure, ton bras
Qui dispersait au loin ta slatue en éclats.


Et certes maintenant, pour tous, il est facile
De voir que lu n'as pas évité le reptile;
Qu'il a bien su l'atteindre, et, de son aiguillon,
0 fugitif amant, te piquer au talon.
Carie sang, goutte à goutte, en tombant de ta plaie,
Tache les jeunes fleurs dont le sentier s'égaye;
Ta taille s'est courbée, et ton front a pâli.
On le voit, dans les champs, promeneur affaibli,
A la main un bâton qui te prête son aide,
Chercher, a chaque pas, un banc de gazon tiède;
Et rien, depuis ce jour, n'a pu te ranimer,
Pas même le printemps qui dit à tous d'aimer.
Oui, même aux jours divins où la nature exhale,
Comme une épouse ouvrant sa couche nuptiale,
Un arôme inconnu d'ardente puberté;
Quand la feuille jaillit du bourgeon dilaté;
Quand l'arbre centenaire à l'écorce noircie,
En sentant remonter la sève, remercie
Le printemps créateur; lorsque les cerisiers
 De leur neige qui tombe argentenl les sentiers;
Que l'air est plein des fleurs qui s'envolent des branches;
 Que les prés sont couverts de marguerites blanches
 Qui ressemblent dans l'herbe à des gouttes de lait;
 Toi, rien ne te remue et rien ne te distrait.