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   Des enseignements précieux jaillissent de ce résume som-
maire.
   Il fait reconnaître d'abord que les sucres forment les quatre-
vingt-dix centièmes du poids total des marchandises impor-
tées en France par les colonies ; il donne en même temps la
preuve du peu de progrès qu'a fait, pendant ces dernières
années, la production du sucre colonial. Tandis que la consom-
mation générale des sucres, en France, s'est augmentée de
cent pour cent de 1826 à 1840, l'importation du sucre des c o -
lonies françaises s'est accrue seulement de huit pour cent. Si
les colonies avaient eu le privilège de fournir les sucres né-
cessaires à la consommation nationale, sans avoir à lulter con-
tre d'autre concurrence que celle des sucres produits par les
colonies étrangères, deux faits d'une immense importance
auraient certainement eu lieu. Notre marine marchande, appe-
lée à transporter 120 à 130 millions de kilogrammes de sucre
brut au lieu de 80 ou 100 millions de kilogrammes qu'elle trans-
porte aujourd'hui, aurait pris une extension telle que son im-
portance se serait considérablement accrue. Sur cette quantité
de 130 millions'de kilogrammes de sucre, les colonies fran-
çaises q u i , en 1840, ont envoyé 75 millious de kilogrammes
en France, auraient fourni probablement 90, peut être môme
100 millions de kilogrammes; car la perspective d'un meil-
leur avenir les aurait encouragées à donner plus d'extension à
la culture de la canne et à perfectionner les moyens de fa-
brication du sucre. Ce favorable développement du commerce
colonial aurait nécessairement réagi sur la quotité des de-
mandes que les colonies auraient faites aux industries métro-
politaines. Il suffit d'indiquer ces graves conséquences pour
en faire comprendre la valeur et la portée. Celte comparaison
sommaire sert encore à démontrer dans quel étalde marasme
languit le commerce colonial ; elle indique en même temps,
 d'une manière frappante, quoique indirecte, comment il serait
 possible et facile de ranimer ce commerce et de le rendre in-
 finiment plus utile et plus profitable au pays.
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