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102 coup plus bas, ce n'est pas seulement par les cols, mais par dessus les sommités, que des grandes nappes d'eau ont dû déverser dans le bassin de la Seine, et de la, les Osars de Pont-Aubert dans le département de l'Yonne, et les convois des granits du Morvan, mélangés avec des grès de Fontaine- bleau, que M. Elie de Beaumont nous a montrés jusque dans les plaines de Grenelle. De même, le plateau de Langres avec sa hauteur moyenne de 400 mètres, ne formait alors qu'une digue submersible; aussi les berges des cours de la Marne, de la Meuse et de la Moselle, sont encore ravinés ou encombrés par les sédiments de cette crue dont on peut voir, entre autres, des traces parfai- tement conservées entre Liverdunet Toul. Enfin, une arèle insignifiante, élevée ûe 370 mètres seu- lement au-dessus du niveau de la mer, sépare vers Frahier et Champagny, les eaux de la Saône d'avec celles du Rhin; une vaste branche s'est donc aussi épanchée vers le nord par dessus les collines de l'Elsgaw, et les traces en sont faciles à trouver dans les minerais de fer en grain, dans les sables, dans les galets du poids de 2 à 2,5 kilogrammes, qui gisent là ensevelis dans une couche épaisse de glaise. Cette branche s'est ensuit:: mariée avec celles qui descendaient du Jura de Porrentruy en décapant le portlandien, et en élargissant les ruz, les cluses et les combes des annexes du Mont-Terrible; elle s'est surtout associée à la grande lame Alpine venant du côté des lacs de Neufchateh de Biennc et de Constance, et l'ensemble de toutes ces eaux transportées vers les mers du Nord a reproduit, dans le vaste bassin du Rhin, tous les phé- nomènes déjà indiqués dans le bassin du Rhône. Passons actuellement à l'étude des circonstances que vont nous manifester les montagnes de la France centrale. D'anciens observateurs ont déjà été frappés à la vue de quelques-uns des effets diluviens que présente celle haute ré-