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10S gion. L'abbé Giraud de Soulavie, entre autres, est revenu plusieurs fois sur leur compte, mais partisan des causes ac- tuelles, il a tout attribué à la démolition lente et successive des roches. C'est ainsi que, suivant lui, « les cailloux roulés et restés stationnaires sur les montagnes, sont des monu- ments qui attestent que les lits des rivières creusés à la lon- gue, ont été situés sur des hauteurs avant l'excavation. » Plus loin il ajoute : « La Loire parcourt en Forez une plaine très curieuse, à cause des décombres des montagnes supérieu- res que ce fleuve a déposé; la vue de celle plaine suffit pour ouvrir les yeux sur la théorie des montagnes. Resserrée par deux chaînes parallèles et granitiques, l'eau a déposé entre deux, un terrain mouvant de nouvelle date el composé de cailloux roulés granitiques, basaltiques et de lave spongieuse que le fleuve a entraînés des sommets volcanisés où il prend sa source. Il en a détaché encore d'autres des monlagnes vulcanisées du Velay. Usés par les frottements, il en a fait son lit, il les a couvert d'autres matières de date plus récente, chaque inondation en change la forme par l'augmentation de nouvelles matières charriées et superposées. Mais si ces décom- bres annoncent une destruction des montagnes supérieures du Vivarais, si l'excavation des vallées paraît en être le résul- tat, les mêmes cailloux roulés se trouvant sur des élévations de 50 toises au-dessus du niveau de la Loire, annonceront aussi que ce fleuve était plus élevé qu'aujourd'hui du môme nombre de toises, et prouveront, d'une autre manière, une ancienne élévation du lit du fleuve au-dessus du lit actuel. Parcourez les montagnes de f Aubepin, dont les eaux versent dans la Loire ; observez les monlagnes élevées qui avoisinent les sources du Furand, qui font partie du bassin de la Loire, et vous conclurez que des courants aquatiques seuls ont dû former ces attérissements élevés; que ces atlôrissemenls po- sés dans le voisinage et dans la vallée de la Loire, sont les