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498 tout opposé à celui que j'ai reconnu au doyen de Beaujeu. C'est qu'il est postérieur à Spon de quelques années, et que, par cette raison, il doit avoir vu un certain nombre de monuments anti- ques découverts dans ce laps de temps, et inconnus ainsi aux au- tres écrivains de Lyon (1). Menestrier regrettait que le siècle fut passé où les Du Choul, les Bellièvre, les de Langes, etc., tenaient à hon- neur de recueillir ou de publier les précieux débris de l'antique splen- deur lyonnaise à l'époqne romaine (2). Mais nous plus encore, nous avons lieu de regretter que Lyon, dans le dernier siècle, ait manqué d'écrivains animés pour son illustration du même zèle que Menestrier, n'eussent-ils pas été plus habiles que lui en archéologie : ils nous au- raient fait connaître toujours de nombreuses inscriptions trouvées à cette époque, dont nous ignorons l'existence; et si celles-ci ont été détruites pour la plupart, comme nous avons trop de motifs de le croire, du moins elles ne seraient pas aujourd'hui perdues entière- ment pour l'histoire antique de notre patrie (3). Ces réflexions et cet aveu me sont suggérés par une heureuse rencontre,quejeviens de faire fortuitement, en feuillettant l'ouvrage de Menestrier, celle d'une inscription curieuse par elle-même, inté- ressante spécialement pour moi, et que je n'aurais pas dû laisser échapper dans l'article que j'ai consacré aux artistes lyonnais de (1) Il faut reconnaître aussi, pour être juste, que nous devons encore à Menestrier quelques inscriptions dont la découverte paraît antérieure à son époque, lesquelles néanmoins on chercherait vainement chez nos autres histo- riens : telle est celle dont je vais m'occuper. (2) Hist. de Lyon, pag 52, (3) Au dix-huitième siècle, de grands travaux, des constructions nombreu- ses eurent lieu à Lyon, et durent mettre au jour une grande quantité de dé- bris antiques. Mais à cette époque de philosophie, disait-on, les bonnes étu- des étaient en baisse, et avec elle l'archéologie. Suivant les sophistes, les siècles anciens ne pouvaient avoir le sens commun: on reniait ses pères; quel cas pouvait-on faire des monuments antiques? Aussi, de tous ceux qui furent exhumés alors dans notre ville, ne connaissons-nous qu'un petit nombre d'ins- criptions, qui ont été recueillies par les savants italiens Maffei et Muratori, ou par quelques membres de notre Académie des inscriptions et belles-lettres.