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 d'ailleurs tout ce qui a trait à la solennelle fonction de la
 propagation, est environné de mystère, mais qui n'en est
 pas moins attesté par l'histoire. Ainsi le Nord et le Midi
 ont toujours réagi l'un sur l'autre. Le Midi a agi sur le Nord,
 en lui envoyant les germes de sa civilisation sans lui imposer
 sa race ; et le Nord, pour réveiller la civilisation endormie
 dans le Midi, lorsque les populations s'y étaient énervées,
 y a vomi des essaims d'énergiques Barbares, auàax lapeti
 genus. C'est ainsi que s'accomplit la grande prophétie sur
 Japhet : Et inhabitet in tabernaculis Sem. Les qualités de
 la race des Européens, telle que nous l'observons à pré-
 sent, ne seraient-elles pas dues en grande partie aux in-
vasions des Celtes, des Cimbres, des Goths, des Vandales,
 des Danois, des Saxons et des Normands? Force de caractère,
 énergie d'action, tout se trouve réuni. L'invasion des Barbares
 mérite d'être étudiée à ce point de vue. Sans vouloir pénétrer
l'obscurilé qui entoure l'antiquité, sans déchirer le voile qui
nous cache les raisons qui l'ont rendue si fertile en grands
hommes, ne pourrons-nous pas soupçonner que son plus ou
moins d'éclat n'était dû qu'à la communication de certains
peuples les uns avec les autres, et aux alliances mutuelles
qu'ils contractaient? Peut-être l'empire romain n'aurait pas
été si grand dans son berceau, si l'enlèvement des Sabines
n'eût contribué à le rendre florissant! Ce qui est certain,
c'est que le siècle d'Auguste qui paraît avoir été pour les
Romains un siècle de gloire, est celui où Rome avait le plus
étendu ses conquêtes, et communiquait avec toutes les nations.
A cet égard, on me saura gré de rappeler l'opinion ingénieuse
d'un médecin du siècle dernier, Vandermonde, qui attribue
l'étatflorissantdes grandes capitales à l'affluence des étrangers
dans leur sein. La grande quantité des gens de province qui
s'établissent à Paris, dit-il, contribue beaucoup à rendre cette
capitale la rivale de l'ancienne Rome. Les grands génies,