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                               MO
    Je demanderai maintenant ce que c'est que ce monopole
 des opinions, ce despotisme spirituel qu'on impute à la
 presse périodique. Certes, toute opinion est exclusive5
 elle cherche à triompher, à dominer, et, dans le domaine
des intelligences, c'est son droit. Mais il n'y a pas mono-
pole, quand le même instrument est au service de tous. Il
n'y a pas despotisme, quand les intelligences restent dans
leur complète liberté, et lorsque la presse ne réclame d'au-
tre puissance que l'assentiment de ces intelligences. Chacun
peut se faire un symbole, chacun peut raisonner sa croyance
politique en dehors de la dictée des coteries. Chacun peut
aussi prêcher son symbole et propager sa croyance par
tous les moyens, par la parole et par la presse. Ainsi, par-
mi tous les symboles si variés que le journalisme ex-
prime, n'en est-il point qui vous convienne; traitez-les
commes des hôtes importuns, fermez leur les portes de vo-
tre esprit ; ce sera un asile inviolable. Cette indépendance
individuelle ne vous suffit-elle pas, élevez drapeau contre
drapeau ; combattez à leur exemple dans la lice intellec-
tuelle ; vous y jouirez des mêmes droits et vous vous y ser-
virez des mêmes armes.



                             XIV.


    Quelques voix, dans l'intérêt même du pouvoir, deman-
dent que l'enseignement du droit public, aujourd'hui limité
à l'école de Paris, soit étendu, et que par là le pouvoir enlève
à la presse périodique le monopole de l'enseignement po-
litique; que du moins il oppose à la critique et à l'examen
quotidien de ses actes et de ses déterminations l'exposition
sérieuse et raisonnée de ses principes constitutifs, des fon-