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291 Celui que l'on connaît sous le nom d'obélisque du Vati- can, dont l'origine égyptienne ne saurait être non plus contestée 5 il a 24 mètres de hauteur, et près de 3 mètres de largeur à sa base, et fut enlevé d'Héliopolis par Caliguîa, qui le fit ériger à Rome en l'honneur d'Auguste et de Tibère; il serait trop long d'énumérer les autres obélis- ques égyptiens que l'on voit sur les places de S!-Jean de Latran, celui placé devant le Panthéon, celui dit de la Minerve, sur la place de ce nom, celui du Mont-Quirinal ou du mausolée d'Auguste, celui dit Salustiano, qui était autrefois dans les jardins de Saluste et qui se trouve aujourd'hui placé en face de l'église de la Trinité-des- Monts, et enfin l'obélisque aussi égyptien, découvert de nos jours dans les jardins Variani, et érigé sur la place du Mont-Pincial, par ordre de Napoléon. La présence de tous ces obélisques égyptiens à Rome, et dont l'origine est incontestable, qui existent encore après une succession de siècles, les invasions réitérées, la prise et le sac de cette ville par les Barbares, sont une preuve manifeste de l'usage et du droit consacré par les Romains vainqueurs et conquérants, de s'emparer des monuments les plus remarquables chez les nations soumises, et de les transporter chez eux, comme trophées, usage qu'ont aussi conservé après eux les peuples modernes. C'est en vertu de ce droit de conquête, que les monoli- thes en question furent transportés des bords du Nil à Lyon, et que la colonie lyonnaise les reçut à la fois comme un don précieux de la munificence des empereurs et com- me un témoignage de la toute-puissance de leurs armes. Avant les Romains, les Grecs, peuple essentiellement dominateur, s'étaient emparés aussi de tous les monuments qu'ils avaient pu s'approprier, dans l'Asie Mineure, dans