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là Phénicie, l'Assyrie, la Médie, la Perse et chez les autres
nations. Le goût des trophées nationaux peut expliquer
peut-être la disparition des ruines de l'ancienne Troie,
de Bahylone, de Palmyre, de Tyr et de Sidon, de Thè-
bes et de Memphis et ds tant de cités fameuses qui remon-
tent aux temps héroïques et dont le nom seul est parvenu
jusqu'à nous.
    Le goût des Grecs et des Romains pour les monuments
remarquables d'architecture de ces villes détruites et anéan-
ties, n'a pas peu contribué à en effacer jusqu'à la moindre
trace. Quelques siècles plus tard, et dans le moyen-âge, la
plupart de ces trophées glorieux que les Athéniens avaient
conquis sur les peuples d'Orient, en Asie et dans le nord
 de l'Afrique, devinrent à leur tour l'objet de la convoi-
tise des peuples modernes qui, après eux, s'emparèrent de
l'empire du monde.
    Les Vénitiens aguerris par les longues guerres du XI et
XII e siècle en Orient, et par les croisades contre les Turcs,
 s'emparent, au commencement du XII e siècle, de l'île de
Rhodes; ils prennent successivement Chio, Samos, Paros,
 Andro, Lesbos et les principales îles de l'Archipel; plus
 tard ils se rendent maîtres de Chypre et de la Morée, et
 même de Constantinopie; les principales villes de la Grèce
 à leur tour sont dépouillées de leurs trophées; le lion de
 Marathon, le superbe quadrige de bronze qui avait succes-
 sivement figuré à Athènes, chez les Parthes, à Rome et plus
 tard à Constantinopie, tombent aux mains du Doge vain-
 queur ; il en fut de même du lion de marbre que l'on
 voyait au Pyrée d'Athènes, autrement appelé le port au
 Lion et qui décore actuellement la porte d'entrée de l'ar-
  senal à Venise.
   Parmi les dépouilles que le doge Dominique Morosini,