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  n'était pas d'une seule pièce, comme si l'univers tout entier
  ne formait pas un même système assujéti aux mêmes lois !
  L'homme dans son état futur aurait beau émigrer d'astre en
  astre, il ne sortirait pas plus de la nature que nous ne sortons
 de la terre lorsque nous traversons un fleuve ou franchissons
 une montagne. J'incline donc beaucoup plus à l'opinion de
 Charles Bonnet qu'à celle de M. Leroux. Je suis disposé à
 croire que l'homme dans la série des transformations ascen-
 dantes par lesquelles il doit passer habitera différents séjours
 en rapport avec ses différentes conditions. Je ne puis m'ima-
 giner que toutes ses destinées doivent s'accomplir sur cette
 planète. D'ailleurs, dans celte hypothèse, il faut nier que
 l'homme garde la conscience de son identité, et sans celte
 conscience, quoi qu'en dise M. Leroux, l'immortalité n'est
 rien.
    Cependant, dans cette condition nouvelle dont la moit
 leur ouvre l'entrée, tous les hommes, selon Charles Bonnet,
 ne seront pas égaux en perfection et en gloire. Cette diver-
sité qui existe entre les individus sur la terre, celte échelle
de l'humanité qui s'élève par une suite innombrable d'échelons
de l'homme brut à l'homme pensant, continuera dans la vie
à venir et y conservera ses rapports essentiels. Les progrès
que chaque homme aura faits ici bas dans la connaissance
et la vertu détermineront le point d'où il commencera à se
développer et à se perfectionner, en même temps que la
place qu'il occupera dans la vie future. Comme d'après la
loi de la conlinuité nous ne passons jamais d'un état à un
autre état sans raison suffisante, l'état qui suit doit avoir sa
raison suffisante d'exister dans celui qui Ta précédé. La mort,
dans ce grand enchaînement de toutes choses, n'est point
une lacune, elle est l'anneau qui unit entre elles deux parties
d'une même chaîne, deux existences qui se suivent. Voilà
pourquoi la place et le rang que l'homme doit occuper dans