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tôt se développeront en elle des organes nouveaux dont elle
contenait le germe, organes qui doivent être en rapport avec
son nouveau séjour, comme nos organes actuels sont en
rapport avec le monde que nous habitons. Car, selon Charles
Bonnet, l'homme sera transporté dans un autre séjour plus
assorti à l'éminence de ses facultés, et il laissera au singe ou
à l'éléphant celte première place qu'il occupait sur la terre.
    « Alors l'homme glorifié se transportera au gré de sa vo-
lonté dans tous les points de l'espace et volera de planètes en
planètes, de tourbillons en tourbillons, avec la rapidité de
l'éclair. »
   « Habitants de la terre appelés à prendre place parmi les
hiérarchies célestes, vous volerez, comme elles, de planète en
planète, vous irez de perfection en perfection, et chaque
instant de voire durée sera marqué par l'acquisition de nou-
velles connaissances. »
   M. Leroux, dans son remarquable ouvrage sur l'humanité,
s'élève avec force contre l'opinion que l'homme après la
mort reviendrait à la vie dans un séjour nouveau. Il pense
que la destinée de l'homme doit s'accomplir sur cette terre,
qu'il meurt et qu'il renaît sur cette terre, et au sein de l'hu-
manité dont il ne cessera jamais de faire partie. Aspirer
après cette vie à un séjour nouveau, à une autre demeure,
c'est, suivant M. Leroux, aspirer à sortir de la nature,
c'est une sorte de trahison envers l'humanité. Enchaî-
ner la destinée de l'homme à la terre, n'est-ce pas sin-
 gulièrement compromettre son immortalité, car qui nous
 assure de l'éternelle durée de celte petite planète ? Mais sup-
poser que l'homme a des destinées qui s'accomplissent dans
un autre séjour que celui de la terre, c'est, selon M. Leroux,
vouloir placer l'homme en dehors de la nature. Ne dirait-on
pas que la terre est une sorte de république indépendante
 au sein de l'univers, comme si l'univers, ainsi que l'océan.