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   * C'étaient trois canards, J'oubliais de le dire. Ils fai-
saient là leur sieste, tandis qu'au bord de la flaque, je
songeais, presque aussi heureux que mes paisibles com-
pagnons. »
   Tel est le commencement de la première nouvelle inti~
tulée : Le Presbytère. Topffer n'est pas dans l'habitude
d'aborder brusquement la narration principale; le début
du drame est lentement amené, et lorsqu'il l'atteint, ne
 pensez pas que l'auteur marche droit au but sans s'é-
carter jamais de son sujet. Non, tant que la curiosité du
lecteur ne sera pas amenée à ee point que l'on ne puisse
plus sans maladresse, sans danger, faire une digression
au récit, il suivra les plus longs sentiers, les plus tortueux
circuits, avec un tact exquis, et se baissera pour ramasser
unbi'in d'herbe ou pour cueillir la moindre fleur.
   Nous retrouvons, quelques pages plus loin, l'enfant en-
core couché sur les bords de la mare et commençant à
songer au presbytère, au vieux ministre protestant, aux
moineaux, au chantre du temple que lui a rappelé le
chant des canards. Ce chantre est bien méchant puisqu'il
lui a révélé sa position personnelle à'enfant trouvé, alors
que le charitable pasteur la lui tenait soigneusement
cachée. Mais l'homme du pupitre est le père delà si douce
Louise, que l'enfant aime déjà, sans oser se le dire, de
sorte qu'il ne sait s'il doit le craindre, le haïr ou le
vénérer.
   « Tout en songeant au chantre, continue-t-il, je m'étais
étendu sur le dos, après avoir placé mon chapeau sur mon
visage pour me défendre du soleil. »
   « J'étais dans cette position, lorsque je sentis une légère
démangeaison qui, commençant à l'extrémité de mon pouce,
cheminait lentement vers les sommités de ma main droite,