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lui sera faite dans la société nouvelle ; et quelles modifications
 transitoires nos fonctions auraient à subir pour s'accorder
avec une administration plus parfaite de la justice. Je ne
 m'arrêterai pas à ces points de vue qui planent sur les
plus hautes questions de la science sociale ; c'est dans l'âme
même de celui qui l'exerce que je veux analyser les effets
de notre profession ; je veux demander à la physiologie in-
 time de l'avocat, quels changements la pratique de notre
 art peut produire dans l'état primitif d'une intelligencer
et quelles tendances elle imprime à la vie morale et aux
forces de l'esprit. Pour circonscrire un sujet trop vaste, et
rester fidèle à la mission que vous m'avez donnée, telle que
je la comprends, je ne m'occuperai pas des belles qualités
que le barreau développe, mais des infirmités qu'il peut
engendrer, et nous tâcherons de découvrir ensuite par quels
préservatifs il faut les combattre, pour ne laisser agir d'ans
nos âmes que les influences salutaires.



   Tout homme qui veut devenir habile dans un art quel
qu'il soit, concentre son énergie en certaines de ses fa-
cultés pour l'accomplissement de certains actes; et à cause
des limites imposées à nos forces, il court le danger d'aban-
donner à l'inaction d'autres fonctions importantes de son
esprit. Ce n'est pas la moindre misère de notre nature
que celte nécessité de se restreindre pour produire, et de
nourrir un organe aux dépens des autres pour le rendre
plus fécond. Cette loi de la créature finie renferme le prin-
cipe d'un fait journellement constaté; c'est que chaque
profession fait naître une tendance particulière chez l'homme
qui s'y consacre. À travers la persistance des mêmes im-
pressions et la continuité des mêmes actes, bien peu d'in-
telligences se garantissent des idées exclusives, bien moins