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encore évitent de rester incomplètes. Dans l'ordre des travaux
les plus élevés, des études les plus générales, cet inconvénient
se fait encore sentir. Ainsi, vous avez entendu souvent —
assertions du reste plus accréditées que sérieusement vérifiées,
—'• vous avez entendu reprocher au médecin le penchant
au matérialisme; au poète, à l'artiste, l'inaptitude aux affaires,
et l'ignorance des réalités pratiques. Nous aussi nous avons
nos maladies professionnelles, nous aussi nous trouvons des
obstacles à vaincre pour préserver notre esprit des habitudes
exclusives, et pour atteindre ce développement complet et
harmonieux de nos facultés qui est le but de toute noble
intelligence. Avant de chercher les moyens, de fortifier en
nous les grands instincts de l'homme né pour la science
et la beauté sans nuire aux qualités spéciales qu'exigent nos
travaux, commençons par étudier le type général de l'avocat,
et cette seconde nature que lui impose son genre de vie
quand la sagesse ne l'a pas prémuni contre les périls
qui l'attendent.
   Ne soyez pas surpris si pour rendre ma peinture plus
saisissante, j'exagère les principaux traits du tableau; il
s'agit pour moi d'offrir à vos yeux l'idéal qu'il faut éviter,
c'est une manière de vous montrer l'idéal qu'il faut suivre.
   J'analyserai d'abord l'intelligence de l'avocat telle qu'elle
est modifiée par rapport aux lois mêmes de la pensée, à
la faculté de chercher et de connaître le vrai; j'examinerai
en lui le penseur, dans les méthodes que suit sa raison,
et dans les conditions où son enthousiasme s'inspire et s'exalte.
L'idée et la forme, la vérité et la beauté étant étroitement
unies; après avoir étudié chez l'avocat les caractères de la
pensée, je dirai quelque chose de la forme qu'il lui donne,
en un mot, de son style.

  Xa science de l'avocat, la science du droit considérée