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CHAPELLE DES CONCHES.




   Chaque pays a ses chroniques et ses légendes. Si les idées
de l'homme civilisé se portent vers l'avenir, celles de l'homme
simple, du montagnard surtout, retournent sans cesse vers
le passé, et toutes les choses d'autrefois semblent plus forte-
ment agir sur son imagination. Chaque endroit de son pays,
chaque arbre de sa forêt, presque chaque famille et chaque
maison de son village a son histoire mélangée de faits réels
et de faits imaginaires. Le repos du paysan tient toujours
de la contemplation et de la rêverie. Il est, à tous ses âges, en
face de la nature ; et le spectacle de la nature rend poète,
sans qu'il le sache, celui qui l'a sans cesse sous les yeux.
Tout enfant, il garde ses troupeaux. Quelquefois, des jours
entiers, seul avec ce qu'il lui faut de nourriture dans un pe-