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 qui sait en faire usage, et le catholicisme est bien
 loin de la rejeter. C'est l'arme qu J il prend à l'ennemi,
 et avec laquelle il lutte contre lui.
    L'enseignement théologique devrait donc embrasser le
 côté profane de la science, aussi bien qne le côté sacré.
 La théologie, c'est l'étude de Dieu et de la loi, car on y va
 par toutes les routes. L'Ecriture d'abord et cette impo-
 sante assemblée d'écrivains, qu'on nomme Pères de l'E-
 glise; les actes des conciles et les formes variables du droit
chrétien, voilà ce qui forme, avec l'histoire de l'Eglise, la
base réelle de la théologie.* Mais comment procéde-t-on
 aujourd'hui ? Il existe en sept ou huit volumes d'un mau-
 vais latin, quelques Cours de théologie, parmi lesquels
on se décide, ici ou là, pour Bailly ou pour Bouvier, ou
pour tout autre. La différence n'est pas grande. Or, dans
 ces livres, les questions sont rangées et discutées d'une
 façon tant soit peu mesquine et étrange. Les divers cha-
pitres sont précédés d'un aperçu historique; viennent
ensuite les preuves de raison, les témoignages de l'Ecri-
ture et des Pères, les décisions des Conciles et celles des
hommes de l'école. Mais tout cela est décharné, par la
manière dont on l'enseigne, et la plus haute, la plus belle
science en est encore à se débattre dans les langes de la
scholastique. On s'arrache des lambeaux des Pères, sans
savoir toujours de quel poids ils peuvent être, caril faudrait
tout d'abord tenir compte des temps et des lieux où vécu-
rent ces saints docteurs, puis faire la part aussi de [leur
caractère et de leur style. C'est de quoi s'occupent médio-
crement les maigres théologies que l'on suit sur les bancs.
  Encore, comment faut-il les suivre ? On vous fait ap-
prendre et réciter par cœur ce latin-là, tout ainsi qu'à
de tremblants écoliers, qui appréhenderaient le pensum.