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Au lieu de développer largement, comme il l'entendrait,
et dans son langage, à lui, cette tîièse sur la Révélation,
ou sur l'Eucharistie, je suppose, voilà un pauvre élève
réduit à balbutier le latin de Bailly., ou les emiuyeux
cahiers du maître, qui aura quelquefois bouleversé l'état
de la thèse, à seule fin de mettre un 2° à la place d'un 1°, ou
de substituer à un sentiment controversable un autre
sentiment qui ne l'est pas moins. Le temps se passe à es-
crimer, à aiguiser des syllogismes et des enthymêmes, et
celui qui, dans un exercice du dimanche, exercice
appelé, pour cette raison, du nom de Dominicale, celui
qui aura pressé par huit ou neuf instances, nombre
voulu, un adversaire qui l'arrêtait par une réponse de bon
aloi, celui-là sera un rude et célèbre théologien, prédes-
tiné à quelque chose.
   De cette façon, l'enseignement théologique manque de
grandeur et de vues; on le renferme dans un inviolable
cercle d'où il n'est pas sorti depuis des siècles. Tout mar-
che autour de lui ; les systèmes s'élèvent et meurent, sans
qu'il s'occupe d'eux au jour de leur bruit et de leur glo-
rification. La réforme du XVI e siècle est encore attaquée
comme elle pouvait l'être alors, elle qui se résout au-
jourd'hui dans le rationalisme, pour aller de là au pan-
théisme d'outre Rhin. On perd un temps infini à dispu-
tailler et à braire sur des questions mortes,sur les points
les plus abstrus du Pélagianisme ou du Jansénisme ; on
disserte fort longuement sur la Grâce, mystérieux sujet
où il n'y a qu'à se taire presque et à humilier la raison
par la foi. Puis, quand un pauvre jeune homme est bien
repu de cette indigeste pâture théologique, on le sort de
sa retraite claustrale, on le jette au milieu du monde, où
ses arguments lui servent à si peu de chose. Mais, en