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cléricales, sauf de très-rares exceptions, comme pour l'U-
niversité. Les professeurs des petits séminaires sont trop
jeunes et manquent d'expérience, parce qu'on les prend
au sortir de leur cours de théologie, et qu'on les envoie
pour un an quelquefois professer ce qu'eux-mêmes igno-
rent à peu près, et n'ont pas eu la possibilité d'apprendre.
Peuvent-ils, novices qu'ils sont, devenir les guides des
jeunes intelligences confiées à leurs soins ? Auront-ils
quelque ascendant par leur savoir et par leur âge ? C'est
Lien difficile. Quand ils commenceront à se pénétrer de
leur mission, à s'ouvrir quelque jour dans le vaste ho-
rizon du domaine des lettres, on viendra les prendre
pour les envoyer dans un vicariat ou dans une cuve. Et
ceux qui ne seraient pas éloignés tout aussitôt d'une caiv
rière dans laquelle à peine ils ont eu le temps de se re-
connaître, que pourront-ils, même avec ces brillantes et
solides organisations intellectuelles qni sont loin d'être
rares dans le clergé ? Ils s'étioleront, faute de lumière et
de chaleur. Les livres, les secours leur manqueront; le
découragement s'en mêlera, et tout sera perdu. De bonne
foi, quelle perspective pour un jeune homme qui a fait
de pénibles études que d'enfouir sa vie ensuite dans une
maison où il reçoit, en sus de la nourriture et des frais
les plus vulgaires, une somme annuelle de 3 à Z- O francs,
                                                  jO
tout juste assez pour se vêtir une fois de haut eu bas ?
   Il n'y aura donc point myopie ou mauvais vouloir
dans une administration qui laissera subsister un pareil
état de choses ? Voilà de fécondes pépinières pour le sa-
cerdoce, et c'est ainsi qu'on les cultive! Il faut préparer au
monde de jeunes clercs qui viennent Févangéliser, et qui,
avec la science appuyée sur la foi, sachent quelque jour
lutter contre les doctrines d'une incrédule philosophie,