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480 Le séjour de la province est peu favorable à la culture des beaux-arts, et particulièrement à celle de la sculpture qui n'y rencontre pas d'essor, faute d'occasion de se pro- duire. On peut l'affirmer sans crainte : l'air que l'on res- pire en province, au lieu d'enflammer le génie de l'artiste, l'éteint et l'anéantit sous le poids de l'inactivité qui l'op- presse. Mais le talent de Legendre a surmonté tant de difficultés et triompbé de tant d'obstacles. Aucun des sta- tuaires qui l'ont précédé à Lyon n ' o n t , croyons-nous , exécuté, dans cette ville, des ouvrages aussi nombreux et aussi remarquables. Voici quels sont les principaux : En 1820, une statue de Léda, remarquable sous le double 1-apport de la composition et du modèle, et que l'on voit dans la salle de sculpture du Musée de notre ville 3 Une statue d'Eurydice dont il avait fait le modèle à Rome, et qui fut exposée au salon de 1822. On n'a point oublié le grand succès qu'y obtint cette figure , et si l'au- teur se fut alors établi à Paris, on ne sait où se seraient arrêtées sa réputation et sa fortune. Il a exécuté deux marbres de cette Eurydice, l'un, pour le musée de Lyon ; l'autre, pour le compte du gouverne- ment, qui en a fait don à la ville de Bordeaux. Ces deux statues ne sont pas exactement semblables; l'auteur a fait subir à la seconde quelques changements qui ont été trouvés beureux. En 1823, il fit un Sylbneivre; c'est un des ouvrages qui lui fait le plus d'honneur. Il a également été deux fois exécuté en marbre; l'un pour le roi Charles X, l'autre pour la ville de Lyon. En I82.4J Othriadas, statue de huit pieds de haut, d'un