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modelé large et soigné, fut remarquée à l'exposition du
 Louvre.
   Ces deux statues, l'une de proportions réduites^ et l'au-
tre colossale, furent une réponse victorieuse au reproche
précédemment adressé à Legendre d'avoir moulé sur na-
ture et son Lutteur et son Eurydice (1).

    (1) Cette accusation des artistes parisiens se trouve reproduite dans une
lettre que le hasard a fait tomber dans nos mains. Voici ce que notre com-
 patriote M. Orsel, peintre distingué, écrivait à M.Legendre-Hérald :
             Il ne te manque plus que d'envoyer une figure de 8 pieds pour
 être sur la ligne des Bosio, Lemot, etc. Tu sens ce que j'entends par là ;
 c'est-à-dire que tout le monde croit la figure moulée sur nature. M. Bosio a
 confirmé cette opinion et la jalousie la répand après lui d'une manière qu'il
 est difficile de combattre. Plusieurs fois, j'ai juré que je l'avais vu faire, que
j'avais vu couper des bras, etc., etc. Ils sont plus incrédules que des pha-
risiens, et ne veulent rieu entendre. Seulement le plus grand nombre dit
que si celte figure n'est pas moulée sur nature, elle est plus belle que la
Vénus de Médicis. M. Duchesne, peintre, élève de M. Girodet, est cependant
 convaincu, après une longue discussion, qu'elle est de toi
                                                        Il est hors de doute que
ton succès serait complet, si on était sur que celte figure n'est pas mou-
lée ; je t'engage donc en ami, à faire, pour le salon prochain, une figure
d'homme au moins de 7 pieds, et de la mouler à creux perdu, condition que
les sculpteurs de Paris exigent, prétendant que cela est nécessaire, ou qu'on
peut trouver autrement des moyens de faire grossir la terre. Je te donne
ces détails, afin de leur clore la bouche, car ils sont indignés contre ton
prétendu charlatanisme. Tu penses que je soutiens avec assurance le contraire:
je cite les modèles, j'en appelle à M. Prudhon que j'ai rencontré un jour chez
toi. Un seul individu me seconde, c'est Péri ; il dit aussi t'avoir vu au tra-
vail; mais tous les sculpteurs semblent se liguer pour faire croire à cette
 supercherie. Je pense que tu ferais bien, et je t'engage très-fort à envoyer,
pour la fin de ce salon, une étude de bras ou de jambe d'une dimen-
 sion énorme ; je suis persuadé que cela ferait une très-grande sensation.
 Si tu te décides à faire cette élude, copie jusqu'aux moindres détails de
la peau, jusqu'au moindre pli, car ce sont ces choses-là qu'ils re-
 gardent comme des, preuves indubitables, tu vois que tu peux, en toute