Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                443
    La main d'œuvre et les denrées étaient alors à bas prix,
et par conséquent le numéraire peu abondant ; ce qui le prou-
ve , c'est le testament de 1558, de messire noble Jean de
Bourdon, seigneur de Saint-Yictor-sur-Loire, de la Fouillouse
et Malleval, en faveur de l'hôpital établi quelques années
auparavant, par les frères Saint-Laurent, dans une maison rue
de la Ville et qui servait en même temps d'hôtel-de-ville, par
lequel il lègue aux malades indigents 12 setliers de blé sei-
gle, mesure de Saint-Etienne, par an, à perpétuité, et ce du-
rant que le bichet de seigle (huitième du setier) excédera
la somme de 10 sous et non autrement. Le testateur im-
pose ce legs sur son domaine de Fissemagne; et donne à cha-
cune de ses deux filles 5,000 liv. pour légitime.
   1562. — Reportons notre vue sur la scène politique et re-
ligieuse. Les doctrines de Luther et Calvin parcouraient
alors l'Europe. De graves abus, un grand relâchement s'é-
taient glissés dans la discipline ecclésiastique. Les hérésiar-
ques réussirent promptement auprès des populations par
la liberté de leur langage et la nouveauté du dogme. D'ailleurs
la force des armes réduisait quelquefois ceux que n'avait pas
séduit l'éloquence des réformateurs. Des bandes composées
de religionnaires fanatiques et d'hommes indisciplinés paru-
rent dans nos contrées à la suite des guerres sanglantes du
Yelay, attirées sans doute par le désir de se procurer des
armes, de se faire des partisans et de se venger de ce que
les principaux seigneurs du Forez avaient pris parti contre eux.
Le capitaine Sarra^ le cruel baron des Adrets, l'amiral Coli-
gny vinrent, chacun à leur tour, apporter dans cette contrée
l'effroi et la désolation. Ils saccagèrent l'abbaye de Yalbe-
noite dont le fort ne put tenir longtemps, mutilèrent les
monuments religieux au nombre desquels on cite le joli por-
tail de l'Eglise de Bourg-ArgenlaL, et se répandirent dans tout
le Forez comme un torrent dévastateur.
  Yoici comment on rapporte le passage du baron des Adrets
à Saint-Etienne. Après avoir ravagé Monlbrison, Saint-Bonnet-