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391 de la famille Belnave; Marianna devait être blessée au cÅ“ur et prise insensiblement de cet amour secret que Ton ne s'avoue pas, mais qui vous suit et vous irrite comme un trait fatal. Quand on revint à Blanfort, George Bussy accompagna les voyageurs, et résida quelque temps auprès d'eux. Marianna s'attachait à ce nouvel hôte et à son hu- meur courtoise^ mais une sÅ“ur dont l'Å“il sûr avait deviné ce qui se passait, ne chercha dès lors qu'à dérouter un hôte dangereux. M. de Belnave n'était pas seul dans la direction des forges de Blanfort, et se trouvait secondé par M. Valtone, l'époux deNoémi, sÅ“ur de Marianna. C'était une nature froide et terre à terre que celle de Valtone, un de ces cÅ“urs vides où le positif des choses humaines prend toute la place ; il n'avait pas l'excellence morale qui relevait dans M. de Bel- nave une nature peu poétique aussi. La sÅ“ur de Marianua, ange de prévoyante bonté pour sa sÅ“ur, modèle achevé de discipline et d'ordre, avait reçu du ciel une de ces âmes que ne traversent pas les orages, ou bien qui se sont gé- néreusement immolées à Dieu, et qui concentrent en elles- mêmes les éclats prêts à jaillir, les trésors prêts à s'épan- cher. . Point de ces irréguliers soubresauts , ni de ces brusques fantaisies. Aussi, il fallait beau voir les prouesses de Bussy, ses petites fanfaronnades, ses phrases spirituelles et recher- chées venir expirer devant les vives malices ou les jolis sarcasmes de Noémi ! Gomme elle protégeait sa sÅ“ur con- tre une chute entrevue ! Comme aussi elle était admira- blement aidée par ce bon M. Valtone qui, du soir au ma- tin, promenait à travers ses forges le galant Bussy, et l'ar- rachait à ses campagnes d'amour ! Rien n'y put faire pourtant, et il fallut un jour suivre Ã