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cendre des plateaux du Jura, se prendre d'amour pour les
côtes éblouissantes de l'Italie, et reproduire cependant sur la
physionomie des heureux habitants qui les peuplent, la
 tristesse des hommes qu'il avait laissés silencieux et pensifs
sous les sapins de son village. Si jamais un artiste mérita de
servir de commentaire à Virgile, c'est assurément le peintre
des Moissonneurs et des Pêcheurs. Comme le divin modèle
dont il semble souvent qu'il ait traduit les poèmes à sa façon,
il est arrivé à l'intelligence de l'homme et à l'amour du beau
par le sentiment de la nature; comme lui, il a placé dans le
peuple le type de la beauté, de la pureté, de la tristesse.
    On a discuté sur le temps où Virgile a pu habiter Naples
pour la première fois. Quelques auteurs voudraient qu'il
n'eut point quitté la Cisalpine avant l'époque où il fit sa pre-
mière Eglogue dans laquelle il paraît indiquer, en effet, que
Rome lui était jusqu'alors demeurée inconnue. D'autres pré-
tendent trouver, au contraire, dans la cinquième Eglogue, la
preuve qu'il avait vu Rome avant ce temps, et qu'il y avait
été apprécié par César...

          .   .   .   .   .   .   Amavit nos quoque Daphnis.


D'autres ont écrit que, dès sa première jeunesse, il avait
fait des vers qui étaient devenus célèbres , et que sa
sixième Eglogue ayant été récitée à Rome, dans un théâtre,
devant Cicéron, le grand orateur avait aussitôt proclamé
son admiration par un hémistiche que Virgile recueillit, plus
tard, dans l'Enéide :

          .   .   .   .   * .     magnse spes altéra Romœ.


Il paraît cependant certain que lorsque Jules César fut assa-
siné, Virgile, touchant à sa vingt-septième année, n'était
encore connu par aucune poésie, et que, plusieurs mois après.