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vrent le Capitole, au milieu des troupeaux qui paissent dans
le Forum :
            Hinc ad Tarpeiam sedem et Capitolia dueit,
            Aurea nunc, olim silvestribus horrida dumis.
            • • *                        • • . . .
               . . . . . . a d tecta subibant
            Pauperis Evandri, passimque armenta videbant
            Romanoque foro et lautis mugire Carinis.

            Aude, hospes, contemnere opes, et te quoque dignum
            Finge deo, rebusque veni non asper egenis (1).


    On ferait un honneur souverain à Auguste, si on supposait
que Virgile avait reçu, dès le commencement, la confidence de
ses plans politiques, et que tout ce qu'on trouve dans les vers
du poète avait été rêvé par l'empereur. L'auteur de l'E-
néide n'a rien tenu que celui des Bucoliques n'eut promis.
Mais il semble que le triumvir Octave ait dû opérer sur lui-
même des changements considérables, pour montrer au monde
les vertus de César-Auguste. L'empereur subit-il peu à peu
l'influence des idées auxquelles le poète prêtait le charme de
son imagination, ou bien leur imposa-t-il, dès l'origine, sa
direction suprême, qui pourra le dire? Ce qu'il y a de cer-
tain, c'est que, au terme de leur vie, ces deux hommes se
trouvèrent égaux par l'élévation de leurs sentiments, et pa-
rurent avoir mené en commun le grand projet de la régéné-
ration romaine, qui devait bientôt échouer au milieu des
extravagances et des fureurs de la race Claudia. Dans cette
dernière époque, la politique d'Auguste prête un trop puis-
sant appui au génie de Virgile, pour que nous puissions nous
dispenser d'en tracer une rapide esquisse.
    Octave, consul pour la cinquième fois, âgé à peine de trente-

  Ci) Mneis, lib. VII.