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Ah ! quelque soit le vent qui tourmente la plage,
Qu'il passe sur tes flots, sans soulever d'orage;
Que jamais souffle humain, pacifique océan,
Ne trouble, pour un jour, ton repos de géant,
Et ne puisse ternir, dans le bleu de ton onde,
L'image de l'esprit qui flotte sur le monde !
Que jamais ton front calme, où Dieu doit résider,
D'un vulgaire courroux ne daigne se rider !
Reste, au fort de l'outrage, absorbé dans tes cultes;
Ta lyre a plus de chants que l'homme n'a d'insultes.
Chante, et laisse tomber, sans honte et sans effroi,
Lesflèchesdu méchant, s'il ne vise qu'à toi.
Qnand tu ne sauras plus où reposer la tête,
Bénis encor Sion qui chassa le Prophète;
Pardonne sur la croix au juif lâche et moqueur,
Et meurs sans que la haine ait effleuré ton cœur.
Va! quand le monde impur te flagelle et te foule,
Tu n'es pas sans amis cachés dans cette foule,
Cherche leurs yeux en pleurs à travers les soldats,
Songe à ta mère, à Jean, pour oublier Judas !



Cependant, ô poète, ô foudre qui sommeille,
Il vient parfois une heure où Dieu même t'éveille,
Où l'anathème en feu gronde à travers tes chants,
Devant le Saint des saints souillé par les marchands !