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168 me contraire de Bacon de Verulam « que sonder les fonde- ments delà loi c'est en ébranler l'édifice (1). » Cette maxi- me servile fut faite pour de mauvais esprits ou pour une mauvaise législation. — Or les motifs de la loi se trou- vent tantôt dans les institutions du passé, tantôt dans la considération abstraite des meilleures institutions possi- bles : les premiers appartiennent à l'histoire ; les seconds sont du ressort de la philosophie; L'histoire du droit découvre, dans ce qui fut, les causes dont le concours à préparé l'organisation de la société présente. Elle seule donne là clé de ces fréquentes allu- sions qui, dans nos codes, rappellent une coutume an- cienne pour l'abroger^ ou pour la maintenir. Elle rend leur valeur primitive aux termes quîj usés par le frotte- ment du langage, ne semblaient plus qu'un alliage capri- cieux de syllabes mal sonnantes : ainsi le vieux contrat de commande se laisse apercevoir derrière la Commandite de nos jonrs 3 et le nom même de Banqueroute retrace toute une scène de mœurs populaires. Et comment saisir enfin l'esprit des lois commerciales, sans les chercher quel- quefois dans leur berceau, dans ces libres usages des vieilles villes de France, d'Espagne et d'Italie, si naïfs et si pleins de sagesse, avant qu'ils fussent tombés eutre les mains des légistes et dès codificateurs ? Toutefois en nous permettant, à de longs intervalles, ces pèlerinages historiques , nous nous garderons d'abandonner pour longtemps le ter- ajouter aucun molif propre à persuader ses concitoyens , et à leur adoucir le joug de l'obéissance. » (1) Cet aphoïisflié de Bacon rt'â pas même le mérite de l'originalité : On y reconnaît urtë incontestable réminiscence de ces mots d'un jurisconsulte Romain : * Et idèa ratiohes éùruiM, qua; constituuntur , inquiri non oportet ; < alioquin rnulta et bis qua: certa sunl Subvertuntur. » h. 2 1 . FF. di légibus.