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rain des questions contemporaines ; nous éviterons le
charme dangei'eux des recherches savantes, pareilles à
ces fruits, dont parle Homère et dont les parfums faisaient
oublier au voyageur enivré, les soins du retour.
   La philosophie du droit considère ce qui doit êti'e ;
elle explique les lois par les deux notions du juste et de
l'utile, elle touche à la morale et à l'économie politique.
Il se rencontrera sur notre route plus d'un problème iné-
vitable qui ne saurait se résoudre sans le secours de cette
double lumière. — Mais l'utile varie selon les lieux, les
temps et les hommes. En traitant quelques-unes de ces
questions économiques dont notre époque est si forte-
ment préocupée, nous nous efforcerons de concilier
avec le respect conservateur des institutions actuelles, les
vues progressives qui devancent les perfectionnements
futurs. Etranger aux passions de tous les partis, nous ne
saurions nous condamner à une admiration imperturba-
ble, bien moins encore à une opposition systématique.
— L'idée du juste, au contraire, ne change point : astre
immobile au milieu des révolutions que les sociétés pour-
suivent dans leurs incertaines orbites, on peut l'aperce-
voir de différents points de vue : ce n'est pas lui qui se
déplace. Quand donc la jurisprudence nous renverra à la
loi suprême de la morale 5 nous n'hésiterons pas, et nous
recourrons à celle-là seule, qui, dès les premiers jours du
monde visita l'homme dans le secret de sa conscience, et
qui, depuis dix-huit cents ans, renouvelée par une pro-
mulgation plus solennelle, préside, sans fléchir, à tous les
développements de la civilisation moderne.
   Messieurs, nous avons longuement exposé nos desseins,
 permettez-nous en finissant de vous confier nos craintes.
— Sous ces graves insignes de la science nous portons