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 en proposant de fonder, auprès de chaque comr royale,
 une chaire de droit usuel. — Ce vœu tardif est déjà réa-
 lisé pour nous. Que peut être, en effet, à Lyon surtout, un
cours de droit usuel, si ce n'est an cours de droit commer-
 cial ? Les questions qu'il laisse à l'écai't sont précisément
 celles d'un usage moins fréquent : le mariage, les succes-
 sions, les testaments, solennités de la vie civile qui ne s'y
 représentent qu'à des intervalles lointains. Au contraire,
 les conventions, l'achat et la vente, le louage, le mandat
 et le dépôt, voilà les affaires de toutes les heures, même
 pour les existences les plus éloignées du tumulte mercan-
 tile. Il n'est assurément pas de famille si bien abritée à
l'ombre du château patrimonial, si dédaigneuse et si dé-
 fiante des chances de la spéculation, si indépendante des
intérêts pécuniaires d'autrui, qui ne voie, un jour ou l'au-
tre, le négoce pénétrer jusqu'à elle sons la forme d'une
lettre de change, qui soit inac cessible aux cent mille ac-
tions d'une société anonyme, ou qui ne puisse ressentir de
loin la secousse d'une faillite. L'étude n'a pas d'asyle, le
génie lui-même n'a pas de retraite sacrée dont une que-
relle de contrefaçon ne paisse troubler le repos inspira-
teur : c'est la mouche bourdonnant aux oreilles du phi-
losophe de Pascal(i). Serait-il donc téméraire de conclure,
sans tomber dans la banalité des promesses qui terminent
tous les programmes, que le cours de Droit commercial
peut prétendre au mérite d'une utilité universelle ?


    (1) Pensées, XXV. « Ne vous étonnez pas s'il ne raisonne pas bien a pré-
sent ; une mouche bourdonne à ses oreilles : c'en est assez pour le rendre
incapable de bon conseil. Si vous voulez qu'il puisse trouver la vérité,
chassez cet animal qui tient sa raison en échec et trouble cette puissante
intelligence qui gouverne les villes et les royaumes. »