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134 On l'avait vu dans un bois, conversant tont haut, tout seul, de nuit, avec ses pensées. On le voyait sur le chemin de fer de Lyon le matin, on le retrouvait le soir. Sa vie orageuse s'assombrissait de plus en plus. Il visitait peu ceux qu'il voyait d'ordinaire, il fréquentait les cimetières. Il y avait là trop d'indices, de pressentiments de mort, un trop grand malaise. Il se serait brisé la tête contre les barreaux. Peut-être, comme Nourrit, se serait-il jeté par la fenêtre, ou bien, comme Gilbert, allait-il avaler une clé; mais ces indices, ces pressentiments se réalisèrent bientôt. Une fièvre cérébrale s'empara de lui; et, le 26 mai 1834, notre pauvre ami avait cessé de vivre. On vit bien, dans ses derniers moments, qu'il n'avait jamais compté sur une longue existence; que jamais il n'avait fait fonds sur la vie de ce monde; qu'il achevait, lui aussi, son passage sachant bien à quoi s'en tenir. Il l'acheva par les adieux les plus touchants. Ses amis et un prêtre qu'il demanda se partagèrent toutes les révéla- tions d'une existence mystérieuse, où le romancier pour- rait trouver plus d'une scène touchante, le poète plus d'une inspiration et dont nous nous sommes fait un devoir de ne révéler que les principales circonstances, pour ne pas li- vrer ses pauvres mânes à Terreur, au ballotage de juges incompétents. Fidèle à sa croyance, il ne cessa de réciter Voraison dominicale, cette sublime prière, disait-il, et ses lèvres se fermèrent sur ces paroles de miséricorde : par- donnez-nous nos offenses. Huit jours' après, une jeune dame éplorée, accompa- gnée de deux enfants, vint prier sur une fosse encore béante... Elle accourut chercher un rendez-vous, auquel elle n'a pas manqué, trop sûre, hélas ! cette fois, qu'elle saurait où le prendre, et à qui le demander. Les deux jeunes filles restent pour le culte de cette double tombe... Et, plus tard, Mme Valmore écrivait à M. Coignet: «Quoi! vous plaignez M. DeLoy ! est-il possible? je le sa- lue du cœur dans sa délivrance. Je lui dis : au revoir ! Le