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152 et fonda quelque temps après la Revue de Saint-Etienne, dont l'existence fut de courte durée, et, d'un autre côté, le journal principal souffrait de cette nouvelle publication qui le privait de ses meilleures productions. C'est ce qui fit que la Revue de Saint-Etienne cessa de paraître au moment où, dans le public, elle commençait à se faire remarquer. DeLoy ouvrit ensuite un cours de belles-lettres; le pro- fesseur avait tout ce qu'il fallait pour rendre ce cours aussi profitable qu'attrayant. Versé dans l'étude de tou- tes les langues anciennes et dans celle de plusieurs langues vivantes, il put, par cette connaissance approfondie, don- ner à ses dissertations une couleur d'expression et une variété de formes peu commune ; et puis : Quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi. Longtemps il avait suivi les cours de la Sorbonne et ceux du collège de France. Il n'y avait pas de bibliothèque un peu riche qu'il n'eut fouillée, compulsée; pas d'artistes, pas d'écrivains en réputation avec lesquels il n'eut discuté beaux-arts ou belles-lettres et pas de lieux mémorables qu'il n'eut explorés, pas de calvaires consacrés par quel- ques miracles du génie où il n'eut porté sa croix. Aussi n'y a-t-il que les rares personnes qui ont assisté à ces leçons qui peuvent se faire une idée de tout ce qu'avait de brillant, de fécond et de nourri la parole du professeur. Son éloquence, riche d'études et de souvenirs, surexcitée sans doute par les émotions de ses bons et de ses mauvais jours, avait toute la fluidité de la source abondante qui, longtemps retenue, jaillit ensuite à flots précipités. Rien du rhéteur, toutdel'homme du monde qui sait, moins par tradition que par lui-môme, les séductions, les meilleures formes du langage et tout l'art des belles compositions. I>e cours eut le sort de la Revue de Saint-Etienne, il