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et fonda quelque temps après la Revue de Saint-Etienne,
dont l'existence fut de courte durée, et, d'un autre côté, le
journal principal souffrait de cette nouvelle publication
qui le privait de ses meilleures productions. C'est ce qui
fit que la Revue de Saint-Etienne cessa de paraître au
moment où, dans le public, elle commençait à se faire
remarquer.
    DeLoy ouvrit ensuite un cours de belles-lettres; le pro-
fesseur avait tout ce qu'il fallait pour rendre ce cours
 aussi profitable qu'attrayant. Versé dans l'étude de tou-
 tes les langues anciennes et dans celle de plusieurs langues
vivantes, il put, par cette connaissance approfondie, don-
 ner à ses dissertations une couleur d'expression et une
variété de formes peu commune ; et puis :

             Quiconque ne voit guère
             N'a guère à dire aussi.

  Longtemps il avait suivi les cours de la Sorbonne et ceux
du collège de France. Il n'y avait pas de bibliothèque un
peu riche qu'il n'eut fouillée, compulsée; pas d'artistes,
pas d'écrivains en réputation avec lesquels il n'eut discuté
beaux-arts ou belles-lettres et pas de lieux mémorables
qu'il n'eut explorés, pas de calvaires consacrés par quel-
ques miracles du génie où il n'eut porté sa croix.
   Aussi n'y a-t-il que les rares personnes qui ont assisté
à ces leçons qui peuvent se faire une idée de tout ce qu'avait
de brillant, de fécond et de nourri la parole du professeur.
Son éloquence, riche d'études et de souvenirs, surexcitée
sans doute par les émotions de ses bons et de ses mauvais
jours, avait toute la fluidité de la source abondante qui,
longtemps retenue, jaillit ensuite à flots précipités. Rien
du rhéteur, toutdel'homme du monde qui sait, moins par
tradition que par lui-môme, les séductions, les meilleures
formes du langage et tout l'art des belles compositions.
   I>e cours eut le sort de la Revue de Saint-Etienne, il