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118 fallait songer, car c'est à Paris qu'il faut plaire'. Vous qui rêvez au pied des Alpes, au bord de la source bouillon- nante de Vaucluse, arrêtez, comprimez vos émotions vio- lentes, elles pourraient déplaire à l'académie ou au co- mité de l'opéra. C'en est donc fait, le joug est dressé et la littérature a ses fourches caudines. » Cette catilinaire n'était pas sans entraînement, elle si- gnalait un mal qu'elle exagérait, mais un mal réel, et le remède à ce mal n'était autre que la formation de l'Académie Provinciale, dont De Loy fut proclamé secré- taire. Cette académie était divisée en trois sections. La pre- mière renfermait les hommes de lettres actifs (les acadé- miciens proprement dits ) ; la seconde, les membres cor- respondants de l'académie; la troisième, un millier de per- sonnes, qui, en qualité d'associés, de souscripteurs, pou- vaient à leur gré cultiver les lettres, ou se borner à les encourager. Une correspondance immense, établie sur toute la surface du royaume, pour lier par les nœuds d'une douce confraternité les plus remarquables de nos dépar- tements; Un journal adopté pour enregistrer fidèlement les actes et les publications de l'académie ; Sur tous les manuscrits envoyés à l'académie, choix et publication d'un manuscrit, chaque mois, aux frais de la société et partage des produits avec l'auteur. Tel était le plan de ce vaste édifice, trop vaste, peut- être, pour la solidité d'une architecture encore sans mo- dèle et trop hardie pour que l'assentiment public en consacrât la durée. Les statuts de cette société furent publiés et reçurent une première exécution : les Préludes poétiques d'Aimé De Loy parurent en janvier 1827, et formèrent le premier volume de la bibliothèque de l'Académie provinciale. C'était une belle conception que la fondation de cette académie. A cette époque, la centralisation parisienne,