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fallait songer, car c'est à Paris qu'il faut plaire'. Vous qui
rêvez au pied des Alpes, au bord de la source bouillon-
nante de Vaucluse, arrêtez, comprimez vos émotions vio-
lentes, elles pourraient déplaire à l'académie ou au co-
mité de l'opéra. C'en est donc fait, le joug est dressé et
la littérature a ses fourches caudines. »
    Cette catilinaire n'était pas sans entraînement, elle si-
gnalait un mal qu'elle exagérait, mais un mal réel, et
le remède à ce mal n'était autre que la formation de
l'Académie Provinciale, dont De Loy fut proclamé secré-
 taire.
    Cette académie était divisée en trois sections. La pre-
 mière renfermait les hommes de lettres actifs (les acadé-
 miciens proprement dits ) ; la seconde, les membres cor-
 respondants de l'académie; la troisième, un millier de per-
 sonnes, qui, en qualité d'associés, de souscripteurs, pou-
 vaient à leur gré cultiver les lettres, ou se borner à les
 encourager. Une correspondance immense, établie sur
 toute la surface du royaume, pour lier par les nœuds d'une
 douce confraternité les plus remarquables de nos dépar-
 tements;
    Un journal adopté pour enregistrer fidèlement les actes
 et les publications de l'académie ;
    Sur tous les manuscrits envoyés à l'académie, choix et
 publication d'un manuscrit, chaque mois, aux frais de la
 société et partage des produits avec l'auteur.
    Tel était le plan de ce vaste édifice, trop vaste, peut-
 être, pour la solidité d'une architecture encore sans mo-
 dèle et trop hardie pour que l'assentiment public en
 consacrât la durée.
    Les statuts de cette société furent publiés et reçurent
 une première exécution : les Préludes poétiques d'Aimé
 De Loy parurent en janvier 1827, et formèrent le premier
 volume de la bibliothèque de l'Académie provinciale.
    C'était une belle conception que la fondation de cette
 académie. A cette époque, la centralisation parisienne,