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du sujet. DeLoy était admis à l'intime société des deux
prisonniers Ouvrard et Swan qui avaient su l'apprécier.
Tout autre que lui se serait accommodé de cette captivité
de millionnaire, au moins pour quelque temps, et, à
l'exemple de Swan et d'Ouvrard, on pouvait lasser un
créancier. Mais, à Sainte-Pélagie, comme au collège,
comme plus tard dans son intérieur, comme ensuite dans
sa province et à la fin dans Paris, et dans nos 86 dépar-
tements, DeLoy étouffait. Il étouffait, faute d'air, d'ho-
rizon, de cette immensité qui semblait lui devenir plus
que jamais nécessaire, pour tout voir, tout embrasser,
pour obéir enfin à cette loi d'un mouvement sans repos,
qui évidemment déjà le poussait aux bornes de ce
monde, aux espaces de l'éternité,
   Or, ce remède'que sa famille avait cru trouver, ne fit
qu'accroître le mal; il ne fit que redoubler les accès de
cettefièvred'indépendance qui lui brûlait la tête. II sortit,
sa dette fut acquittée : probablement le munitionnaire
voulut encore élargir son logement, on ne peut qu'ainsi
expliquer cette libération qui a toujours été problématique
pour la famille du détenu.
    Enfin le voilà libre, rendu à lui-même, ou plutôt rendu
à l'on ne sait quel démon familier qui, dès ce moment, sem-
bla lui présenter tous les royaumes à parcourir, et paro-
dier cette satanique promesse : hœc omnia tibi dabo, en
échange de ce bonheur domestique, à tout jamais perdu
pour lui.
   Il respire. De l'air, de l'espace, il en a. Mais aussi il a
assez de Paris. Il a tout vu, tout exploré. Ses relations
 avec les idoles du jour l'ont initié aux jongleries du sanc-
 tuaire, à ce culte de faux dieux; et, de la coulisse, il a vu
 tous les spectacles de Paris. Il ne manquait que Sainte-
Pélagie qui, à son tour, n'a pas fait défaut à son expérience.
    Des jours passés à la Désaugiers, d'autres plus nom-
 breux passés à la Malfilâtre, étaient devenus le complément
 de cette étude, de cet apprentissage de Paris. Comme l'a-
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