Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                109
  grand-aumônier de l'empire, M. l'abbé Boiret, de lord
  Cochrane, marquis deMaranham, amiral du Brésil, l'af-
  fection des frères Taunay, et la bonté touchante avec la-
  quelle le recevait l'impératrice Léopoldine-Caroline, sœur
  de Marie-Louise, et, comme la veuve de Napoléon, archi-
 duchesse d'Autriche. D'ailleurs son insouciance de poète
 l'empêchait de profiter des faveurs de la fortune, en le
 rendant étranger à toute esèpce de calculs.
     Les frères Andrada, exilés du Brésil et réfugiés en Eu-
 rope, où les avaient suivi les bienfaits de don Pedro, n'en
 conservaient pas moins des partisans et une grande in-
 fluence â Rio. Des tentatives d'assassinat furent dirigées
 contre les Français dont la haute position faisait ombrage
aux Portugais et aux Brésiliens. De Loy eut à défendre ses
jours et n'échappa qu'à force d'intrépidité à ses impla-
cables ennemis.
    Le grand-aumônier de l'empire le décida alors à aban-
donner un séjour dangereux où le courage ne pouvait pas
lutter avec succès contre le poignard obscur d'un assassin;
il l'engagea à se réserver pour des temps meilleurs. Les
frères Taunay lui tinrent le même langage.
    « Il s'éloigna de Rio avec des pressentiments funestes
réalisés au bout de quelques années par la mort prématu-
rée de l'impératrice Léopoîdine et par la chute de don
Pedro... »
    Ce départ ne fut que devancé, que hâté. Le mal du
pays, comme il l'a dit plus tard, travaillait déjà son cœur
horriblement. On ne quitte pas impunément la France.
Ailleurs , la gloire est vaine, la célébrité et la for-
tune ne sont que des chimères. Où trouver le jeune
français, amant de la lyre et des arts, au cœur plein d'a-
venir, avide de renommée, rêvant l'immortalité de son
nom, qui vit et meurt content des suffrages de la terre
étrangère? Notre France gagne à la comparaison, et cette
comparaison, De Loy l'avait faite dans ses voyages.
    Le vaisseau qui lui rendait son pays entrait dans la