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rade du Havre De Grâce, dès le 15 juin 1824. Il avait sé-
journé une semaine aux Açores, à la suite d'un manque
de vivres et d'eau douce.
    Cette semaine, passée dans l'île Saint-Georges qui en
dépend, a été fort agréablement décrite dans les notes qui
suivent les Préludes.
    Ecoutons-le quand, trois ans plus tard, jeté, balloté de
par le monde, il évoque, au milieu de ses peines et sous
 le poids de toute la mélancolie qui l'oppresse, le souvenir
cette île enchantée.

               Des Açores frais Elysée,
               Saint-Georges, nouvelle Déîos,
               Dans ton île favorisée
               Que n'ai-je abrité mon repos !

     J'étais au port : pourquoi chercher d'autres orages,
     Et d'un cœur agité suivre toujours le vœu?
     11 fallait jeter l'ancre ; et, sur ces beaux rivages,
     A mes rêves de gloire il fallait dire adieu !

     Là, d'un bonheur éteint j'aurais distrait mon ame,
     De mes vagues désirs j'aurais calmé l'élan ;
               Puis j'aurais prié Notre-Dame
     Pour les pauvres marins battus par l'Océan!

               Au penchant de l'humble colline
               Où Manoël aime à s'asseoir,
     Le jour je relirais les vers de Lamartine,
               Je viendrais méditer Je soir.

             On rce verrait au bord de l'onde
            Porter mes pas rêveurs et lents,
     Comme pour écouter l'écho lointain du monde
            Dans le bruit des flots et des vents.


     Mais un destin contraire attendait mon jeune âge...