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108 fcausaitsondépart. Sa lyre seuleluirestaitpourendormirseï douleurs. «La vie de celui qui souffre est pleine de sublime, » a ditKosloff, et les accents de cette lyre, devenue grave et Sonore, sous les inspirations du malheur, donnèrent du ton à cette ame brisée, relevèrent son courage, et l'aidèrent à courir d'autres hasards. Il partit. M. Rastoul, son ami, que le lecteur nous saura gré de citer, raconte ainsi dans VEcho de Vaucluse, le séjour de De Loy au Brésil, et toute la part qu'il prit à des événe- ments qui sont aujourd'hui du domaine de l'histoire. « Rio, fille des mers, lui inspira d'admirables vers fran- çais et des mélodies portugaises qui le placèrent au premier rang des poètes de sa patrie d'adoption. L'amitié de l'in- fant don Pedro lui fut acquise, et, plus tard, il ne demeura pas oisif dans la lutte engagée entre la royauté et la démocratie. » « Le 12 octobre 1822, l'unanime acclamation des peuples du Brésil appela au trône don Pedro d'Alcantara; aussitôt le nouveau souverain convoqua les députés de la nation pour qu'ils eussent à rédiger le pacte des libertés brésiliennes. » « C'était un spectacle insolite pour cette terre d'es- clavage; mais don Pedro voulait lui-même poser des bornes à son pouvoir, il aspirait au titre de libertador, il rêvait la gloire de Wasingthon, né sur les marches du trône. Quel- ques français qui l'entouraient contribuèrent à cette di- rection d'idées. Aimé De Loy peut réclamer sa part d'in- fluence. « LestrellaBrasiliera, journal fondé et dirigé par Aimé De Loy, publia un projet de constitution qui devint ensuite loi de l'empire. La croix de commandeur de l'ordre du Christ, les dignités de gentilhomme de la chambre de l'empereur, et l'immense succèsde son journal, tels furent les avantages matériels que recueillit De Loy, mais, au des- sus des cordons et des grandeurs, il plaçait l'amitié du