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 par lesquelles nous entrons en rapport avec la réalité, et en
 appuyant ses spéculations sur celte base inébranlable, elle
 leur communique une autorité qui peut croître indéfini-
 ment. Comment, d'ailleurs, se pourrait-il concevoir qu'il en
 fut autrement, et comment supposer que Dieu, malgré sa sa-
 gesse, sa bonté et sa puissance, prédestinant à l'erreur la race
 humaine toute entière, l'ait douée d'une intelligence dont le
but aurait été de lui montrer les choses autres qu'elles ne sont
dans la réalité ? Animés de celte conviction nous combattrons
 tout scepticisme qui s'attaque à la faculté de connaître, c'est-
 à-dire à la source même de toutes nos connaissances. Nous le
combattrons sous quelque forme qu'il se présente à nous, soit
qu'il se produise ouvertement avec toutes ses conséquences,
soit que, plus dangereux encore, il se retranche derrière
quelque grand principe métaphysique dont il n'est pas donné
à tous de saisir la portée, en se déguisant sous les dehors d'un
dogmatisme trompeur, soit que pénétrant dans les sciences,
il s'efforce de les transformer en un calcul des probabilités.
   La philosophie, Messieurs, ne vient donc pas, selon nous,
nécessairement aboutir au scepticisme comme à son terme fa-
tal. Après les illusions plus ou moins prolongées du dogmatisme,
qui pourrait douter, en effet, que la philosophie n'est passeu-
lement un jeu d'esprit plus ou moins ingénieux, mais une
science réelle qui a eu ses progrès comme toutes les autres,
en jetant un coup d'œil sur son histoire, et en considérant les
grands et incontestables résultats qu'elle a obtenus dans les
différents ordres d'idées auxquels elle s'est appliquée? Depuis
le jour où quelques hommes supérieurs ont commencé à ré-
fléchir sur la cause du monde ; sur la nature de l'homme et
sur sa destinée, sur la marche et sur le développement de l'hu-
manité, jusqu'à la philosophie moderne, que de découvertes
ont été faites, que de notions ont été analysées, épurées, agran-
dies soit dans l'ordre religieux, soit dans l'ordre moral, soit