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   Ëâpende Hannibalem, quoi libras in duce summo
  Inverties ?
comme disait si energiquemcnt le satirique latin. C'est le
mot éternel de toutes les ruines.
   Il y a toutefois autre chose que de la tristesse dans l'aspect
et dans l'étude des musées lapidaires. Tous ces débris, con-
servés ou dégradés^ élégants ou informes, sont autant de fidè-
les témoins du passé, lesquels portent en eux quelques pages
d'histoire civile ou littéraire. Les livres sont trop souvent
muets sur la vie intérieure et quotidienne de ces populations
disparues ; les pierres tombales, les statues, les autels votifs,
les inscriptions et tout cet assemblage de ruines servent à nous
montrer quelles pensées religieuses les peuples nourrissaient
alors^ quelle langue ils parlaient, quelle culture ils avaient
 dans les mœurs et l'esprit. Au moyen d'une p i e r r e , d'une épi-
 gramme, l'antiquaire souvent parvient à retrouver une date
importante, à combler une lacune, à expliquer ou à contre-
dire un mensonge de l'histoire. Ce n'est point seulement une
vaine curiosité qu'il s'agit de satisfaire, c'est une précieuse
source d'instruction qu'il faut rendre accessible à tous.
   Le midi de la France a deux ou trois villes dont les musées
renferment de vrais trésors dans ce genre. On a bien fait d'a-
briter à Nîmes dans la Maison-Quarrée quelques morceaux
précieux ; le musée d'Avignon s'enrichit tous les jours de
nombreuses antiquités, que les champs de Vaison lui four-
nissent en abondance ; celui d'Arles renferme des objets de
plus grande valeur encore, et enfin la ville d'Aix conserve de
précieuses collections.
   Aux premiers jours de janvier 1839, on trouva dans celte
dernière ville une inscription mêlée à des chapiteaux^ à des
fragments d'architraves, de sofites et de colonnes. Le hasard
en amena la découverte occasionnée par les travaux que né-
 cessitait la plantation d'un bosquet, dans le clos de l'ancien
couvent des Minimes, occupé aujourd'hui par les Dames du
 Saint-Sacrement. M.Rouardj bibliothécaire de la ville, s'est