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d'une piquante monographie. Je n'ai pas ici la prétention d'exécuter
ce travail ; mais peut-être me saura-t-on quelque gré de réunir un
petit nombre de données.
    L'usage de ces signes indicatifs, soit figurés, soit écrits, était une
invention trop commode , et en même temps trop naturelle et trop
simple , pour qu'on ne soit pas fondé à présumer, avec toute vrai-
 semblance , qu'elle remonte à une époque fort reculée des âges an-
 tiques. Nous savons du moins que des enseignes exécutées, de l'une
 ou de l'autre de ces manières, ou peut-être les réunissant quelquefois
toutes deux, étaient fréquemment employées chez les Romains. Car
 si nous n'avons pas chez les auteurs des notions bien précises à cet
 égard, si même nous ne pouvons reconnaître positivement la déno-
 mination qu'on leur donnait pour l'ordinaire (1), toujours est-il que
 l'objet lui-même s'y rencontre plus d'une fois assez clairement indiqué.
    Quand Plaute fait dire à Sosie, tout effrayé de la menace que vient
 de lui faire Mercure, do le rosser de la bonne façon :
    Certe advenientem me hic hospitio pugnce accepturus est (2),
 des commentateurs trouven t dans cette locutionfiguréeune allusion à
 une enseigne d'hôtellerie qui aurait représenté un combat (3) ; et
 cette interprétation doit paraître assez plausible. Dans un passage
 de Juvénal, que je ne rapporterai pas intégralement et que je puis
 encore moins commenter, celui où, avec sa verve énergique, mais
 d'une manière trop nue, il peint les dégoûtantes débauches de Pin-
 fàme Messaline, le vers suivant, auquel je borne ma citation , fait
 connaître plus positivement l'usage des enseignes dans d'autres lieux:
          Prostitit     titulum mentit a Lyciscœ (4).

   (1) L'expression titulus, assez vague d'ailleurs, a pour elle une autorité,
comme on le verra bientôt, mais ce n'est que celle d'un poète; nous verrons
encore Quintilien se servir du mot signum; celui de programma, qu'on appli-
quait aux affiches, convenait aussi. Mais il est à croire qu'on en employait
d'autres moins déterminées; et de là peut-être la rareté des passages où l'on
peut reconnaître les enseignes avec toute certitude.
   (2) Amphilr. I. 1. v. 140.
    (3) Ceci rappelle l'enseigne d'un culottier en peau, bien connue à Lyon,
 il y a quelques années, et peut-être encore de nos jours,
     [i) Sat. VI. v. 125.