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320 Le ffonï U'iste se penche, et l'orgueil se détruit De voir tant de silence où régnait tant de bruit. La poésie, chez M. ïleboul, a toujours ce but utile et sacré-, elle n'est pas entre ses mains un vil et misérable hochet, comme entre celles de tant d'élourneaux littéraires, dont toute l'ambition se borne à corrompre et à détruire, en sorte qu'il a droit et raison, dans son ode aux poètes chrétiens, de les appeler vers sa route, et de leur crier que le barde vînt- il à mourir dans un galetas solitaire, ses chants rompus ici-bas Iront se renouer aux deux, et que son cœur sera consolé, dès qu'il n'aura point asservi ni prostitué sa lyre. La corruption du cœur, près du talent et du génie, cette gangrène qui dé- vore aujourd'hui tant d'esprits doués de facultés éminentes, c'est une plaie qu'il signale et déplore amèrement: Un grand nom coûte cher dans les temps où nous sommes; Il faut rompre avec Dieu pour captiver les hommes. La gloire trop souvent apparaît sur un front, Comme germe le doute au cœur qui se corrompt ; Comme l'on voit sortir des moissons plus fécondes D'un lorrain humecté par des vagues immondes. Que d'esprits, transportés sur la cime du mont, N'ont pas pu résister aux pompes du démon, Et, pour s'approprier des royaumes célèbres, Ont adore les pieds de l'ange des ténèbres ! De mou astre soumis loin des destins pareils ! Hélas! mes yeux ont vu tomber tant de soleils ! Si je venais jamais à franchir la limite, ilaméne-moi, mon Dieu, dans la borne prescrite ; Cet esprit une fois échappé de ta main Se fatigue à bondir, et ne fait nul chemin. Voilà de ces traits d'une façon bossuélique. Il serait aisé de trouver dans le reste du volume plus d'un passage inspiré par la lecture des œuvres du grand évoque. Nous avons remarqué dans la Lampe de nu il. nombre et lugubre méditation, plu-