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35 « Syrles libyennes, Aminon ne rend plus d'oracles. Le Capir- « tôle romain pleure aussi de ce que les sénateurs reconnais- « sent la divinité du Christ, et de ce que les temples ont été « abattus par l'ordre des Consuls. Déjà la pourpre d'un prince « descendant d'Enée s'incline suppliante au seuil des t e m - « c pies, et le souverain dominateur vénère l'étendard de la « croix. » On peut regarder comme une suite de l'Apothéose le poème de l'Hamarligénie, ou de l'origine du péché. L'auteur y réfute les Marcionites et les Manichéens, qui admettaient un mauvais génie, pour expliquer la présence du mal sur la terre. La Psychomachie décrit la lutte du bien dans le cœur de l'homme. « Il existe, à la bibliothèque du palais Saint-Pierre, à Lyon, un manuscrit de la Psychomachie de Prudence, manuscrit que sa date et ses vignettes rendent doublement intéressant aux yeux des bibliophiles et des archéologues. « Ce manuscrit se compose d'un seul volume petit in- 4°, vélin, du XII e siècle, et nous semble remarquable par la netteté de ses caractères. Les vers y sont accompagnés de très nombreuses notes marginales et inlerlinéaires, dont la plupart ne sont que d'insignifiants synonymes, dignes tout au plus d'un écolier ; mais le principal mérite de cet exemplaire n'est pas là : il consiste surtout dans un grand nombre de dessins à la p l u m e , intercalés dans le texte, et fort curieux à consulter comme un spécimen de l'art et des mœurs du XII° siècle. On y compte cinquante-neuf vignettes, dont quatre grandes qui occupent toute la page. Ce sont, en général, des représentations fidèles des faits décrits dans le p o è m e . On y voit les vertus habillées à la mode de Philippe-Auguste, luttant contre des vices armés de pied en cap. Vêlements riches, amples et remplis de sinus profonds, hauberts étroits, épées à large lame, enfin jusqu'aux ustensiles et au style de l'architecture, tout dans ce manuscrit trahit l'époque qui vit s'élever les basiliques historiées de Saint-Trophyme d'Arles,