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consacra, des changements qui prouvent au moins que les
yeux de l'aveugle s'étaient ouverts, et qu'il avait jugé enfin
peu dignes de confiance ceux qu'il avait servis avec tant
d'abandon et de loyauté. Ce fut d'abord un livre intitulé :
Machiavel commenté par Bonaparte ; Paris, 1816, dans lequel,
parallèlement à la traduction qu'il avait faite du fameux
livre il Principe et de quelques chapitres analogues des
Décades Tite-Liviennes du même politique Florentin, se
lisaient, sous le nom supposé de Bonaparte, des remarques
sévères mais utiles à Louis XYIII, considéré comme parti-
culier nouvellement parvenu à la souveraineté. Elles étaient,
au fond, moins flatteuses pour lui que pour celui à qui le
commentaire était attribué. Il faut voir la manière ingénieuse
dont en parla le plus profond des écrivains du Journal des
Débats, M. Fiévée, dans les feuilles des 5 et 17 mai 1816.
 Quoique le nom de l'auteur du livre ne s'y trouvât pas, tout
le monde sut bientôt qu'il était de l'abbé Aimé Guillon. On
n'en admira pas moins l'extrême réserve toute diplomatique
de M. A.-F. Artaud, vieilli dans les fonctions de secrétaire
d'ambassade, lorsque, à la fin du second volume de son
livre : Machiavel, son génie et ses erreurs ; Paris, 1833, tout
en faisant l'éloge du Machiavel commenté par Bonaparte, et
en avouant qu'il en connaissait l'auteur aussi bien que le
public, on vit qu'il s'abstenait de le nommer pour le seul
 motif que l'auteur n'y avait pas mis son n o m !
   Tandis que cet ouvrage occupait les amis de Napoléon
comme ceux de Louis XYIII, l'auteur composait et donnait
par livraisons une Politique chrétienne, dont il existe deux
volumes, dans laquelle il relevait les inconséquences, les
bévues et l'absence de tout esprit d'observation et de critique,
ou de comparaison qui caractérisaient le nouveau clergé. Il y
faisait surtout remarquer la versatilité de ces anciens évêques
qui, pour se concilier les faveurs de la cour, parlaient et
agissaient en sens contraire de leurs fameuses Réclamations
de 1803, par lesquelles ils avaient si vigoureusement récriminé