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424 consacra, des changements qui prouvent au moins que les yeux de l'aveugle s'étaient ouverts, et qu'il avait jugé enfin peu dignes de confiance ceux qu'il avait servis avec tant d'abandon et de loyauté. Ce fut d'abord un livre intitulé : Machiavel commenté par Bonaparte ; Paris, 1816, dans lequel, parallèlement à la traduction qu'il avait faite du fameux livre il Principe et de quelques chapitres analogues des Décades Tite-Liviennes du même politique Florentin, se lisaient, sous le nom supposé de Bonaparte, des remarques sévères mais utiles à Louis XYIII, considéré comme parti- culier nouvellement parvenu à la souveraineté. Elles étaient, au fond, moins flatteuses pour lui que pour celui à qui le commentaire était attribué. Il faut voir la manière ingénieuse dont en parla le plus profond des écrivains du Journal des Débats, M. Fiévée, dans les feuilles des 5 et 17 mai 1816. Quoique le nom de l'auteur du livre ne s'y trouvât pas, tout le monde sut bientôt qu'il était de l'abbé Aimé Guillon. On n'en admira pas moins l'extrême réserve toute diplomatique de M. A.-F. Artaud, vieilli dans les fonctions de secrétaire d'ambassade, lorsque, à la fin du second volume de son livre : Machiavel, son génie et ses erreurs ; Paris, 1833, tout en faisant l'éloge du Machiavel commenté par Bonaparte, et en avouant qu'il en connaissait l'auteur aussi bien que le public, on vit qu'il s'abstenait de le nommer pour le seul motif que l'auteur n'y avait pas mis son n o m ! Tandis que cet ouvrage occupait les amis de Napoléon comme ceux de Louis XYIII, l'auteur composait et donnait par livraisons une Politique chrétienne, dont il existe deux volumes, dans laquelle il relevait les inconséquences, les bévues et l'absence de tout esprit d'observation et de critique, ou de comparaison qui caractérisaient le nouveau clergé. Il y faisait surtout remarquer la versatilité de ces anciens évêques qui, pour se concilier les faveurs de la cour, parlaient et agissaient en sens contraire de leurs fameuses Réclamations de 1803, par lesquelles ils avaient si vigoureusement récriminé