page suivante »
423 cause qu'il avait embrassée en reprenant son rang dans le corps du clergé, et en cherchant à le ramener, pour sa con- servation, à des sentiments vraiment nationaux, il écrivit au grand-aumônier de France, M. de Périgord, déjà octo- génaire, incapable d'aucun acte d'administraliou, et que néammoins Louis XVIII avait constitué le suprême régulateur des affaires ecclésiastiques. L'abbé Guillon en lui offrant son ministère, lui demandait une audience pour l'instruire de ses travaux en faveur de la religion, avant et pendant la tourmente révolutionnaire. Le. caduc prélat était cerné par les jeunes abbés de la cour du cardinal Fesch, et même encore avait pour secrétaire de sa grande aumônerie celui de la grande aumônerie de cet oncle de Napoléon, l'abbé de Quélen, aujourd'hui archevêque de Paris. La réponse que l'abbé Guillon reçut, après dix-neuf jours d'attente, fut que M. de Périgord était empêché, par sa mauvaise santé et ses nombreuses occupations, de le recevoir, et que, s'il lui exposait dans une lettre ce qu'il voulait lui dire de vive voix, il la lirait avec beaucoup d'attention. Cette réponse, faite à un ancien défenseur de l'église et du trône des Bourbons, à un prêtre du vieux clergé, dont il avait eu l'estime, et dont plus de la moitié avait été moissonnée par la mort, lui fit comprendre que l'ambition de la jeunesse presbylérale, qui entourait le vieux Périgord, était intéressée à ne pas laisser approcher de lui ceux dont elle devait craindre la concurrence et surtout le grand savoir. Il était dès lors évident que, dans les promotions ecclésias- tiques, les meneurs du nouveau clergé n'auraient pas plus d'égards aux services rendus à l'église que la cour n'en avait aux dangers qu'avaient courus, aux peines qu'avaient souffertes et aux sacrifices qu'avaient faits tant de roturiers bénignement passionnés pour la cause des Bourbons. Cependant l'abbé Guillon n'avait pas abandonné cette cause, sans pourtant y tenir encore autant qu'à celle de la religion. Il écrivit de rechef pour l'une et pour l'autre; nous croyons entrevoir, dans les nouveaux ouvrages qu'il leur