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 cause qu'il avait embrassée en reprenant son rang dans le
 corps du clergé, et en cherchant à le ramener, pour sa con-
 servation, à des sentiments vraiment nationaux, il écrivit
au grand-aumônier de France, M. de Périgord, déjà octo-
génaire, incapable d'aucun acte d'administraliou, et que
 néammoins Louis XVIII avait constitué le suprême régulateur
des affaires ecclésiastiques. L'abbé Guillon en lui offrant son
ministère, lui demandait une audience pour l'instruire de ses
travaux en faveur de la religion, avant et pendant la tourmente
révolutionnaire. Le. caduc prélat était cerné par les jeunes
abbés de la cour du cardinal Fesch, et même encore avait
pour secrétaire de sa grande aumônerie celui de la grande
aumônerie de cet oncle de Napoléon, l'abbé de Quélen,
aujourd'hui archevêque de Paris. La réponse que l'abbé
Guillon reçut, après dix-neuf jours d'attente, fut que M. de
Périgord était empêché, par sa mauvaise santé et ses nombreuses
occupations, de le recevoir, et que, s'il lui exposait dans une
lettre ce qu'il voulait lui dire de vive voix, il la lirait avec
beaucoup d'attention. Cette réponse, faite à un ancien défenseur
de l'église et du trône des Bourbons, à un prêtre du vieux
clergé, dont il avait eu l'estime, et dont plus de la moitié avait
été moissonnée par la mort, lui fit comprendre que l'ambition
de la jeunesse presbylérale, qui entourait le vieux Périgord,
était intéressée à ne pas laisser approcher de lui ceux dont
elle devait craindre la concurrence et surtout le grand savoir.
Il était dès lors évident que, dans les promotions ecclésias-
tiques, les meneurs du nouveau clergé n'auraient pas plus
d'égards aux services rendus à l'église que la cour n'en avait
aux dangers qu'avaient courus, aux peines qu'avaient souffertes
et aux sacrifices qu'avaient faits tant de roturiers bénignement
passionnés pour la cause des Bourbons.
   Cependant l'abbé Guillon n'avait pas abandonné cette
cause, sans pourtant y tenir encore autant qu'à celle de la
religion. Il écrivit de rechef pour l'une et pour l'autre; nous
croyons entrevoir, dans les nouveaux ouvrages qu'il leur