Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                               414
   Les journaux de Dijon du 15 thermidor an X (Août 1802)
et 1 er octobre 1823 ont raconté que les chanoines de la royale
Sainte-Chapelle Dijonnaise, charmés du premier sermon du
jeune prédicateur, avancèrent l'heure de leur grand'messe,
pour entendre tous les autres, pendant la quarantaine que
l'on appelle sainte.
   Lorsque, après cetle station quadragésimale, M. Guillon
 revint à Lyon, il s'y vit prévenu et caressé par les nobles
 et principalement par les nobles du clergé, qui, tous égale-
 ment ennemis de la révolution, et abusant des dispositions
 vaniteuses du jeune homme, le poussèrent à écrire contre
les réformes que décrétait l'Assemblée nationale, et surtout
contre celles qui consacrant le dépouillement des évêques
et des gros bénéficiaires, frappaient avec raison l'irrégulière
 discipline de l'église au XVIII siècle. Quoique les écrits qu'il
 publia contre ces réformes ne portassent point son nom, les
 ardents partisans de la révolution découvrirent bientôt qu'il
en était l'auteur, et le signalèrent à la vindicte publique ;
mais ces écrits, assez pourvus de savoir ecclésiastique et de
bonne dialectique, enregistrés même dans le Dictionnaire des
anonymes et pseudonymes, par le savant Barbier, ne sont pas
ceux qui font le plus d'honneur à l'abbé Guillon. Il n'en est
pas de même d'un Tableau historique de Lyon7 qu'il publia
en 1792, sous les couleurs du parti auquel il croyait devoir
rester attaché, tableau d'un mérite littéraire incontestable,
dont il s'est fait une seconde édition en 1797, sous le titre
de Lyon tel qu'il est et tel qu'il était; plus une troisième en
1806, et que M. Marchangy a cité presque à chaque page du
IV e tome de son Tristan le voyageur, ou La France au XV*
siècle; Paris, 1813 et années suivantes.
   L'abbé Aimé Guillon, atteint par la loi qui, après le 10 août
1792, prononça la déportation de tous les prêtres qui n'avaient
pas voulu adhérer par serment à la constitution civile du
clergé, décrétée par l'assemblée constituante, se réfugia
d'abord àChambéry, d'où, vers la fin de septembre, l'armée