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du général Montesquieu, entrée en Savoie, le força de fuir
vers la Suisse. Il y passa les années 1793 et 1794. Cette
époque de sa vie ayant été suffisamment décrite par lui- m ê m e ,
dans ses Mémoires pour servir à l'histoire de Lyon, pendant la
révolution française, dont nous parlerons dans la suite plus
amplement, nous nous croyons dispensé de dire ce qu'il fit,
et ce qui lui arriva pendant son séjour en Suisse.
   Il revint à Lyon, au commencement de 1795, mais son
mobilier ayant été dispersé et ses capitaux remboursés en
assignats, il se trouva sans ressource dans sa ville natale. Le
mouvement révolutionnaire se ranimant en celte ville, où
il était si connu, il résolut d'aller se confondre dans l'in-
nombrable population de Paris, et y arriva dans les premiers
jours de septembre de la même année, avec un passeport de
marchand, et tout ce qui pouvait lui en donner l'apparence.
Ill'avaitété réellemeut en Suisse par nécessité, attendu que
la Convention nationale, punissant de mort les habitants de
la France qui faisaient passer du numéraire aux émigrés et
aux déportés, le réduisait à n'avoir pour vivre que des assi-
 gnats absolument sans valeur à l'étranger.
   Pendant les huit mois de son séjour à Lyon, il avait recueilli
beaucoup de notes sur les particularités du siège que cette
ville avait souffert en 1792, et sur les événements qui ache-
vèrent de la désoler et de l'ensanglanter. Ces notes lui servirent
à écrire l'histoire qui fut imprimée et publiée sans nom d'au-
teur, à Paris, en juillet 1797, sous ce titre : Histoire du siège
de Lyon et des désastres qui l'ont suivi, 2 vol. in 8°^ chez
Adrien Leclère, le même qui depuis se qualifia fièrement,
dans ses éditions : « Imprimeur de notre Saint Père le pape
« et de Mgr. l'archevêque de Paris. » Cette histoire étant
fort recherchée en France, même aussi à l'étranger, et l'édi-
tion originale ne pouvant suffire, il s'en fil des contrefaçons
à Lyon et à Lons-le-Saulnier. Survint la crise du 18 fructidor,
et l'Histoire du Siège de Lyon fut signalée au Directoire,
 pouvoir exécutif de la république, comme une véritable